APB : vers la fin du grand bazar ?

© FREDERICK FLORIN / AFP
  • Copié
Emmanuel Duteil et Charles Carrasco , modifié à
La ministre de l’Enseignement supérieur reçoit lundi étudiants, représentants des universités et parents d'élève pour poser les bases d'un débat sur la réforme du système d'admission post-bac.

Alors que les vacances d'été sont déjà bien entamées, 87.000 étudiants se trouvent toujours sur liste d'attente faute de place dans la formation de leur choix. Une réunion est prévue lundi au ministère de l'Enseignement supérieur, avec à l'ordre du jour : le logiciel Admission post bac, le fameux APB, chargé de réguler la répartition des places par filières. Tous les acteurs seront là : étudiants, recteurs d'académie, présidents d'université et parents d'élèves.

Un système à bout de souffle. Avec en moyenne 40.000 nouveaux étudiants chaque année, l'engorgement est devenu problématique, laissant souvent place à un tirage au sort pour gérer la distribution des places, en particulier dans les domaines les plus demandés comme les sciences techniques des activités physiques et sportives (Staps), qui permettent notamment de devenir professeur de sport.

"Je suis dépité". Tancrède, par exemple, a eu son bac avec mention bien, et pourtant le jeune garçon ne trouve de place ni en droit, ni en sciences politiques. "Normalement, la fin du bac c'est la fin d'un cycle. On fête la fin du lycée. Je n'ai absolument pas le temps de faire ça. Il faut que j'annule mes vacances, je dois rester sur Boulogne pour faire toutes les démarches", explique-t-il au micro d'Europe 1.

"Je vais aller voir l'ambassade du Canada pour demander un visa pour le Québec, même si je n'ai absolument pas envie de quitter la France. C'est mon pays. Je voulais y rester, faire des sciences humaines pour ensuite passer les concours de la Défense. Je n'ai aucun intérêt à partir à l'étranger. Ce serait bête de prendre la place de quelqu'un qui veut vraiment partir, mais je suis dépité", déplore-t-il.

Le principe de sélection décrié. L'enjeu pour le gouvernement est donc de trouver un système plus efficace qui puisse être prêt dès janvier, lorsque les futurs élèves de terminale commenceront à formuler leurs vœux pour la rentrée 2018. Mais si ce constat met tout le monde d'accord, la philosophie à adopter fait débat. Le syndicat étuditant UNEF est notamment opposée à toute forme de sélection. Parmi les pistes envisagées : une meilleure orientation dès le lycée pour éviter que les mêmes filières se trouve prise d'assaut l'année du bac.

La question des prérequis pourrait également être abordée : il s'agit d'exiger des étudiants qu'ils possèdent un bagage minimal de connaissances pour rejoindre telle ou telle filière, par exemple un certain niveau de biologie pour s'inscrire en Staps, ce qui pourrait aussi limiter le niveau d'échec en première année. La réunion de lundi devrait en tout cas tenter de poser les bases d'un consensus.