Jusqu'à 10.000 personnes sont attendues autour de Sainte-Soline ce week-end. 1:30
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Charles Guyard avec AFP, édité par Laura Laplaud , modifié à
Plus de 3.000 forces de l'ordre mobilisées d'un côté, 1.500 "activistes violents" attendus de l'autre : la nouvelle manifestation contre les "bassines", symbole des tensions autour de l'accès à l'eau, est placée sous haute sécurité samedi dans les Deux-Sèvres.

Jusqu'à 10.000 personnes sont attendues autour de Sainte-Soline ce week-end, où l'un de ces réservoirs dédiés à l'irrigation agricole est en construction, cinq mois après un précédent rassemblement émaillé d'affrontements. Le chantier, brièvement envahi par des manifestants fin octobre, est protégé par une double rangée de grillage de deux mètres de haut, et ses accès défendus par des barrages routiers.

1.500 activistes radicaux attendus

"La première des choses qu'on redoute, c'est que la manifestation ne puisse pas avoir lieu." Le porte-parole national de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, a toutes les raisons de s'inquiéter sur la tenue effective de ce rassemblement programmé de longue date ce week-end dans les Deux-Sèvres. La préfecture a de nouveau interdit la manifestation, organisée par le collectif "Bassines non merci", le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. "Les personnes qui souhaitent se rendre sur ce rassemblement interdit, se mettent dans une situation qui est une infraction pénale. Je leur déconseille de venir dans ce rassemblement", a déclaré vendredi Emmanuelle Dubée.

Des armes saisies en amont du rassemblement

D'après la préfète du département, "environ 1.500 activistes radicaux", venus de France et de l'étranger, pourraient se mêler aux manifestants, restés majoritairement pacifiques à l'automne. Des centaines d'entre eux ont déjà mené des "actions" vendredi après-midi, selon elle, s'en prenant à deux barrages de gendarmerie et réussissant à s'introduire brièvement sur une voie de TGV. Une simple "diversion" pour permettre au convoi de tracteurs de contourner le dispositif policier, selon les manifestants. Des armes ont été saisies en amont du rassemblement - boules de pétanque, frondes, lance-pierres, produits incendiaires, couteaux, haches, a détaillé le commandant régional de la gendarmerie, Samuel Dubuis.

"En interdisant toute manifestation, on souffle sur les braises"

Malgré cet avertissement, plusieurs centaines de manifestants ont déjà convergé vers un campement établi à quelques kilomètres de Sainte-Soline, sur un terrain privé. Nicolas Girod s'insurge contre cette interdiction. "En interdisant toute manifestation, forcément, on souffle sur les braises. C'est ce que fait la préfète. C'est ce que fait Gérald Darmanin. L'État empêche les gens de se rassembler pacifiquement !" s'exclame-t-il au micro d'Europe 1.

Entre 7.000 et 10.000 manifestants sont attendus ce week-end. Du côté des forces de l'ordre, le ministère de l'Intérieur a mobilisé 3.200 gendarmes et policiers, soit deux fois plus qu'en octobre. Ils sont arrivés vendredi matin en camions militaires, quads ou hélicoptères.