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Guillaume Perrodeau , modifié à
Chez Olivier Delacroix jeudi, Alexis raconte sa vie de chef de cuisine dans un restaurant. Finalement, un jour, il a décidé de passer à son compte pour mieux vivre apprécier son métier.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Alexis, 30 ans, a passé 15 ans de sa vie en cuisine. Il a notamment été chef de cuisine dans un restaurant, enchaînant les journées à rallonge, parfois pour gagner peu. Mais il a finalement décidé de devenir son propre patron pour mieux gérer son temps, comme il le confie à Olivier Delacroix jeudi.

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"Lorsque j'étais chef de cuisine, les journées étaient très longues. Je commençais souvent à 9 heures en cuisine, pour finir vers 15 heures. On reprenait ensuite à 18 heures pour finir à 23 heures, minuit, parfois 1 heure du matin. Dès le matin, je prenais mon ordinateur et regardais les critiques sur Trip Advisor, pour savoir de quelle humeur allait être mon patron en arrivant. Il y avait bien sûr le stress du service, mais aussi celui des livraisons, de savoir si les employés allaient être tous là pour travailler.

"Il n'y a que la passion pour le métier qui nous fait tenir"

Parfois, il m'arrivait de parler crûment à mes équipes. Avec le stress et la fatigue, tout s'accumule. Il faut parfois une petite chose : une embrouille avec le patron suffit et l'humeur s'en ressent tout au long de la journée. En cuisine, il n'y a que la passion pour le métier qui nous fait tenir.

Notre famille, on ne la voit pas trop, alors ça ne va pas forcément à la maison. On voit ses enfants grandir sans jamais vraiment les voir. Vous partez le matin, tout le monde dort. Et lorsque vous rentrez le soir, tout le monde dort aussi. On a l'impression de passer à côté de tout. Il n'y a plus de soirées, plus de week-end... C'est devenu compliqué et un jour, cela n'a plus été possible, j'ai eu un déclic.

"Je peux mieux gérer mon temps à présent"

Aujourd'hui, je suis à mon compte. Il y a toujours du stress, mais ça on ne peut pas le changer. Lorsqu'on travaille dans la restauration, de toute façon, on est dans ce secteur pour ce stress et cette adrénaline de tous les jours. Mais la grande différence, c'est que je peux mieux gérer mon temps à présent.

Un jour, il faut se poser et se demander ce que l'on souhaite vraiment. Et si ça ne va pas, il faut voir son patron ou changer d'établissement. Nous ne sommes pas des machines. Faire autant d'heures de travail pour gagner 1.200 euros, ça ne vaut pas le coup."

 

Qu'est-ce que le compte professionnel de prévention ?

"C'est un système qui permet au salarié de cumuler des points, en fonction de la pénibilité du poste qu'il occupe", explique Léonard Benoit-Gonin, ergonome, spécialiste de la qualité de vie au travail. "Cette pénibilité est définie par des seuils et des critères présents dans le code du travail. Cela peut donner lieu à plusieurs possibilités : bénéficier de formations, réduire le temps de travail en fin de carrière ou partir plus tôt à la retraite. Il existe aujourd'hui six critères qui permettent l'ouverture d'un compte professionnel de prévention : une activité en milieu hyperbare (soumise à une haute pression), les températures extrêmes, le bruit, le travail de nuit, le travail en équipe successive alternante et le travail répétitif."