Agnès Buzyn dénonce des "situations graves de harcèlement" au CHU de Grenoble

La ministre envisage un plan d'action.
La ministre envisage un plan d'action. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre de la Santé a évoqué à l'Assemblée nationale mardi des "situations graves de harcèlement" au sein du CHU de Grenoble.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dénoncé mardi des "situations graves de harcèlement au sein" du Centre hospitalier universitaire de Grenoble, mises au jour selon elle par un rapport commandé après le suicide début novembre d'un neurochirurgien dans l'établissement. "Le CHU de Grenoble a fait face à une situation dramatique", a rappelé la ministre devant l'Assemblée nationale, répondant à une question du député isérois Olivier Véran (LREM).

Un plan d'action. "Dès que j'en ai été informée, j'ai diligenté le médiateur national Edouard Couty pour me faire un rapport de situation", a-t-elle indiqué. "Ce rapport, que je rendrai public, a permis de mettre en lumière des situations graves de harcèlement au sein de cet établissement", a annoncé Agnès Buzyn. "Encore aujourd'hui, les praticiens nous font remonter des difficultés, des tensions, la pédiatrie étant la dernière en date", a ajouté la ministre, qui rencontrera "début janvier la directrice générale du CHU de Grenoble, le président de la commission médicale d'établissement et le doyen de la faculté de médecine". Ceux-ci devront lui proposer "au plus tôt un plan d'action conforme aux recommandations d'Edouard Couty face à la souffrance des soignants" du CHU, a-t-elle précisé.

Des postes plus "sanctuarisés". Insistant sur son "engagement contre toute forme de harcèlement à l'hôpital", Agnès Buzyn a prévenu qu'elle n'accepterait "plus que" des personnes "harcelées soient obligées d'abandonner leur poste". Ainsi, la ministre a "accepté la mutation d'une clinicienne réputée de Grenoble dans un autre établissement avec son support de poste". Mais, a-t-elle mis en garde, "le service qui verra un professionnel partir pour de telles raisons de harcèlement ne verra pas son poste sanctuarisé". "Je porte une attention particulière à ce que le management, qui se focalise parfois sur la gestion économique et financière de nos hôpitaux, soit bienveillant et soit vigilant à l'humain, face à des équipes soignantes en très grande tension", a assuré Agnès Buzyn.