Affaire Théo : trois policiers renvoyés devant la cour d'assises

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avec AFP , modifié à
Les trois policiers impliqués dans l'arrestation de Théo, vont être jugés aux assises pour "violences volontaires". Le 2 février 2017, Théo Luhaka, 21 ans à l'époque, sortait gravement blessé par un coup de matraque dans la zone rectale de son interpellation à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. 

Les trois policiers impliqués dans l'interpellation violente de Théo, qui avait relancé en 2017 le débat sur les violences policières, seront jugés, fait rare, devant une cour d'assises pour "violences volontaires", a annoncé à l'AFP le parquet de Bobigny, confirmant une information de BFMTV.

Les poursuites pour viol abandonnées

La juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'agression de ce jeune homme noir d'Aulnay-sous-Bois a décidé de renvoyer devant les assises le principal accusé pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, et des trois fonctionnaires pour violences volontaires avec circonstances aggravantes. Elle a en revanche abandonné les poursuites pour viol, comme le préconisait le parquet. Un non-lieu a par ailleurs été ordonné concernant un quatrième policier qui avait été témoin de la scène. 

Handicapé à vie

Théodore Luhaka, 22 ans à l'époque, avait été grièvement blessé par un coup de matraque dans la zone rectale. C'est parce qu'il est désormais handicapé à vie que les policiers seront jugés par une cour d'assises, juridiction pénale compétente pour juger les crimes. Le 2 février 2017, peu avant 17 heures, Théo avait été interpellé dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, une scène filmée par des caméras de vidéosurveillance. Alors que des policiers tentent de l'immobiliser, le jeune homme se débat puis s'effondre. Il est ensuite emmené à quelques mètres, hors du champ de la caméra. 

Des sanctions administratives réclamées contre les forces de l'ordre

Cinq jours après les faits et leur retentissement national, Théo Luhaka avait reçu la visite à l'hôpital de François Hollande, alors président de la République. Sur son lit, le jeune homme avait lancé un appel au calme, après des tensions lors de rassemblements de soutien. En parallèle, la Défenseure des Droits Claire Hédon a publié mardi un rapport sur cette interpellation, dans lequel elle réclame des sanctions administratives à l'encontre des quatre agents de la Brigade de sûreté de terrain (BST).

Le rapport pointe "plusieurs gestes (...) disproportionnés". Une fois "maîtrisé, assis au sol, menotté dans le dos et grièvement blessé, aucun cadre légal ne pouvait justifier l'exercice de la force à son égard", écrit Claire Hédon, en rappelant que le jeune homme a été arrêté "sans que le motif d'interpellation ait pu être clairement établi".