Affaire Sauvage : Hollande pourrait décider "dans les tous prochains jours"

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avec Reuters , modifié à

Après avoir reçu les filles et l'avocate de Jacqueline Sauvage, le président de la République doit rendre sa décision prochainement alors que les demandes de grâce se multiplient. 

"Ça s'est extrêmement bien passé. Le président a été très à l'écoute. Aujourd'hui, il faut qu'il trouve la bonne réponse", a déclaré Me Nathalie Tomasini, en sortant de l'Elysée vendredi, où elle était venue plaider la grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage. François Hollande, qui a également reçu les trois filles de Jacqueline Sauvage, s'est montré "particulièrement sensible à l'existence de circonstances exceptionnelles" dans l'affaire de cette femme de 68 ans condamnée à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, a indiqué l'une de ses avocates à l'issue de l'entretien. 

Une décision "très prochainement". Selon Me Janine Bonaggiunta, également conseil de Jacqueline Sauvage, le président a affirmé être "bien conscient de la problématique sociétale de toutes ces femmes maltraitées et battues" et a indiqué qu'il rendrait "sa décision très prochainement". "Il nous a vraiment écoutées", s'est pour sa part félicité l'une des filles de Jacqueline Sauvage. "Il a pris le temps de nous connaître personnellement, d'écouter notre ressenti par rapport à tout ce qu'on a pu vivre", a-t-elle souligné, indiquant qu'elle avait également trouvé le chef de l'État "vraiment conscient du problème réel de la violence conjugale". Concernant la grâce, "il ne nous a pas dit oui, il ne nous a pas dit non", mais il a assuré qu'il donnerait "une réponse assez rapide, dans les tous prochains jours", a-t-elle ajouté.

Les précisions d'un collaborateur. Le chef de l'Etat a reçu à l'Elysée les trois filles et les avocates de la détenue âgée de 68 ans, dont la situation suscite une vague d'émotion en France. "Le président de la République prendra le temps de la réflexion avant de donner sa décision", a nuancé un collaborateur de François Hollande. 

L'affaire Sauvage. Le mois dernier, Sylvie, Carole et Fabienne Marot avaient adressé une lettre au président lui demandant une grâce pour leur mère, qui a tiré en 2012 trois coups de fusil dans le dos de son mari après avoir subi des violences de sa part durant 47 ans. Une pétition en ligne formulant la même demande a recueilli près de 400.000 signatures et des personnalités des mondes artistique et politique, parmi lesquelles plusieurs dizaines de parlementaires, ont également plaidé en ce sens. Le mouvement de soutien n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis la décision rendue début décembre par la cour d'assises du Loir-et-Cher, qui a confirmé en appel la condamnation de Jacqueline Sauvage à dix ans de réclusion.