Affaire de la Bac Nord de Marseille : 18 policiers renvoyés devant le tribunal correctionnel

Cette affaire avait fait vaciller la police marseillaise. © AFP
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avec AFP , modifié à

D'anciens membres de la Bac Nord de Marseille ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel, sept ans après le début de l'affaire.

Sept ans après les révélations sur les dérives de la Bac Nord, qui avaient fait vaciller la police marseillaise, 18 de ses anciens membres ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel, notamment pour vols aggravés, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Vols de drogue, de cigarettes ou d'argent

L'instruction a mis au jour "la réalisation systématique d'infractions pénales, allant bien au-delà d'un simple laisser-aller professionnel ou d'un manque de rigueur" chez ces 18 anciens de la brigade anti-criminalité, dont plusieurs ont fait deux mois de détention provisoire au début de l'affaire.

La justice reproche à la plupart d'entre eux des vols en réunion de drogue, de cigarettes ou d'argent à des revendeurs, en marge d'interventions dans les quartiers Nord. Alors que le procureur de l'époque avait parlé d'une "gangrène" minant cette unité lors de la révélation de l'affaire, le magistrat instructeur n'a finalement pas retenu la circonstance aggravante de "bande organisée". Faute de preuve, il a également abandonné les poursuites pour "violences volontaires".

De l'argent et du cannabis dans les faux plafonds

"Chaque opération" des trois groupes de la Bac Nord mis en cause était devenue "prétexte, soit à l'attribution de produits en vue d'une éventuelle rémunération d'informateurs officieux, soit à un enrichissement personnel", selon l'instruction. À l'appui de ces accusations, des heures de conversations interceptées au téléphone, ou dans les bureaux et les six voitures de la Bac qui avaient été sonorisées en 2012.

Lors des perquisitions, la police des polices avait découvert de l'argent liquide et des barrettes de cannabis au domicile de certains policiers et jusque dans les faux plafonds des douches et des vestiaires de ces unités dédiées aux interventions dans les quartiers sensibles - mais pas particulièrement aux "stups".

Dans cette affaire à propos de laquelle le ministre socialiste de l'Intérieur Manuel Valls avait promis en 2013 d'aller "jusqu'au bout", les policiers ont déjà reçu des sanctions disciplinaires. Trois ont été révoqués, l'un a été rétrogradé, les autres ont écopé de suspensions allant jusqu'à deux ans dont une partie avec sursis, ou de blâmes.