Adeline, 46 ans, a choisi de quitter Nantes et de partir faire le tour du monde seule.
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Clémence Olivier , modifié à
À 36 ans, Adeline a décidé de partir à l'aventure. Pendant un an, elle a fait le tour du monde en solitaire. Au micro d'Eve Roger, mercredi, elle explique pourquoi elle a décidé de voyager en solo et ce que ce mode de vacances lui a apporté.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Il y a dix ans, Adeline, 46 ans, a choisi de quitter Nantes et de partir faire le tour du monde. Pendant un an, elle a sillonné le globe avec son sac à dos, sautant de pays en pays au gré de ses rencontres, au gré de ses envies aussi. Mercredi, au micro d'Eve Roger, sur Europe 1, la quadra revient sur cette expérience marquante. Elle détaille les raisons qui l'ont poussé à voyager en solitaire et se souvient des coups de blues comme des moments de joie. 

"C'est par hasard que j'ai décidé de partir un an faire le tour du monde. Cette idée est venue dans la conversation alors que j'étais en vacances avec un ami. Le lendemain, j'ai croisé deux Espagnols qui venaient de se lancer. J'ai vu cela comme un signe. Je me suis dit que je n'allais pas attendre de trouver quelqu'un avec qui partir, qu'il fallait que je me pousse, que je me lance. Sept mois après je suis partie.

Partir en solitaire, ça ne voulait pas dire rester seule avec moi-même. Je cherchais à faire des rencontres et je ne doutais pas d'en faire. J'avais déjà voyagé avec mon sac à dos avec des amis, je savais que c'était assez facile de rencontrer des gens quand on voyage comme ça. En même temps, je ne m'étais pas mis la pression. Je m'étais dis que je rentrerais si ce n'était pas mon truc et que ce ne serait pas un échec pour autant.

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Lorsqu'elle part, Adeline ne se fixe pas un itinéraire précis

Je suis partie avec des lieux en tête que je voulais voir, je rêvais de découvrir le Taj Mahal, d'aller au Cambodge et d'explorer le Machu Picchu. Pour le reste, j'ai élaboré mon parcours au fil de mes rencontres, de mes envies. Quand on part seule comme ça on ne sait pas dans quel état d'esprit on va être, comment on va gérer les coups de blues et les coups de très bien, c'est beaucoup d'adaptation. 

En un an, j'ai eu plusieurs coup de blues. Le premier, c'était au début de mon voyage en Inde. Ce n'était pas le mal du pays, j'étais contente de ce que je faisais mais la solitude me pesait à ce moment-là. Ça faisait trois semaines que j'étais partie, je n'avais pas rencontré grand monde, ça devenait un peu lourd pour moi. Mais juste après j'ai vécu quelque chose de super.

J'ai rencontré deux Néo-Zélandaises et un Indien dans un restaurant. Je finissais de déjeuner et ils sont venus s'installer à ma table alors que j'allais partir. Je me suis dit qu'ils avaient l'air sympa, j'ai engagé la conversation, on a parlé pendant 30 minutes. Les deux filles étaient volontaires dans un orphelinat. Elles m'ont proposé de les rejoindre quelques jours. Ça a été une expérience dingue. Cela montre qu'au restaurant on peut faire des rencontres géniales mais il faut juste prendre le temps, être vraiment à l'écoute et suivre son instinct. Dans le voyage en solo, il est décuplé.

Aujourd'hui Adeline continue de voyager seule mais part également en vacances en groupe

Quand on part seul, c'est à nous de décider de tout, de là où l'on va, de là où l'on dort, de là où l'on mange etc… Alors je continue de voyager seule mais je pars aussi avec des amis, c'est plus détendu."

"Une volonté d'apprendre à se connaitre en dehors des carcans de la société"

Pour Lucie Aidart, fondatrice et rédactrice en chef de Voyages et Vagabondages, un blog de voyages en solo pour les femmes, de plus en plus de personnes et notamment des femmes décident de partir seules en vacances. "C'est une volonté de se découvrir, d'apprendre à se connaitre en dehors des carcans de la société et une grande envie de liberté et d'indépendance", estime la rédactrice et globe trotteuse, invitée mercredi d'Europe 1. "J'ai l'impression qu'il y a de plus en plus un effet de mode. Quand je suis partie pour la première fois il y a douze ans, j'ai l'impression qu'il y avait moins de monde sur les routes. Aujourd'hui, il y a plus de voyageurs et plus de voyageurs en solo. Cela s'explique surement par les nouveaux moyens de communication. Internet facilite l'accès à l'information et on se rend compte que c'est possible", souligne Lucie Aidart.

Selon elle, le voyage en solo ne convient toutefois pas à tout le monde. "Ça dépend de ce que l'on recherche quand on voyage. Si l'on veut un moment de connexion avec son conjoint, ses amis, évidemment il faut partir ensemble, mais si l'on recherche de la connexion au monde, des rencontres locales, une rencontre avec soi-même, je pense que c'est mieux de partir seul".