Accusations de viols : Georges Tron acquitté par la cour d'assises

Georges Tron était poursuivi pour agressions sexuelles et viols sur deux anciennes collaboratrices.
Georges Tron était poursuivi pour agressions sexuelles et viols sur deux anciennes collaboratrices. © AFP
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Europe1.fr , modifié à
L'ancien secrétaire d'Etat était poursuivi pour agressions sexuelles et viols sur deux anciennes collaboratrices. Son adjointe Brigitte Gruel a également été acquittée. 

Plus de sept ans après le début de l'affaire ayant entraîné sa démission du gouvernement, la cour d'assises a acquitté jeudi l'ex-secrétaire d'État Georges Tron, jugé pour les viols de deux anciennes employées municipales, ainsi que son ancienne adjointe Brigitte Gruel, accusée de complicité. 

Six ans de prison requis. "J'ai passé sept années extrêmement difficiles. Je pense à ma famille. J'ai conscience que mon sort est entre vos mains. Je suis totalement innocent des faits qui me sont reprochés", avait déclaré l'élu de l'Essonne avant que la cour ne se retire, jeudi matin. Le parquet avait requis six ans de prison à l'encontre du maire, et quatre contre Brigitte Gruel. Au cours des quatre semaines de débats aux assises de Seine-Saint-Denis, les deux accusés ont toujours clamé leur innocence. 

A l'issue du verdict, Georges Tron et Brigitte Gruel ont longuement embrassé leurs proches. Des applaudissements sur les bancs du public, garnis de soutiens du maire, ont été contenus par les avocats de la défense. L'une des plaignantes, Eva Loubrieu, est rapidement sortie de la salle d'audience tandis que Virginie Ettel pleurait sur le banc des parties civiles. Elle a plus tard fait un malaise et a été prise en charge par les pompiers. 

Pas de preuve de la "contrainte". Dans ses motivations, la cour a estimé que Georges Tron et Brigitte Gruel avaient participé à des "ébats sexuels en présence de tiers" dans un "contexte général hypersexualisé". Mais que si les "scènes à caractère sexuel évoquées par les plaignantes" étaient "avérées", ces dernières n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient en "situation de contrainte".

Dans le cas d'Eva Louvrieu, le jury souligne notamment les "expressions affectueuses" employées par la plaignante à l'égard de Georges Tron pendant la période des faits qu'elle dénonce. Pour Virginie Ettel, les motivations estiment qu'elle a "d'évidence menti" lors des débats, à propos, notamment, de la relation intime qu'elle a entretenu avec son chirurgien. 

La justice a aussi considéré qu'elles étaient toutes les deux dans une "logique de vengeance" après un licenciement pour Eva Loubrieu et un changement de poste pour Virginie Ettel. 

"Je ne lâcherai rien", prévient une plaignante. "La déception est grande, beaucoup d'amertume. Le combat que je mène depuis des années, je tiens à dire que je ne lâcherai pas", a réagi très émue Eva Loubrieu. "Je ne lâcherai rien, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain". De son côté, l'avocat de Georges Tron, Eric Dupond-Moretti, a vu dans cette décision "l'illustration que la justice n'est pas la justice médiatique où Georges Tron a été condamné dans des conditions inadmissibles durant sept ans, privé de la possibilité de poursuivre sa carrière, moqué".

Le ministère public a dix jours pour faire appel.