salle de bain douche à l'italienne 1:57
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Olivier Samain, édité par Margaux Baralon
À partir de 2020, tous les logements collectifs neufs devront proposer des douches à l'italienne dans les appartements. Et ce, afin de garantir une accessibilité pour les personnes handicapées. Cette mesure inquiète les professionnels du bâtiment, qui anticipe des surcoûts liés à la révision de toute la conception des bâtiments.

Vous hésitez entre une baignoire, un douche classique ou une douche à l'italienne dans votre logement ? L'État a tranché s'il s'agit d'un immeuble neuf : dès l'an prochain, tous les logements collectifs nouvellement construits devront proposer des douches à l'italienne dans les appartements. Une mesure décidée début décembre, lors d'un comité interministériel sur le handicap, précisément pour faciliter l'accessibilité aux personnes handicapées. Celles-ci n'auront en effet plus à enjamber le rebord du bac de douche pour se laver.

Sept centimètres de plus et beaucoup de travaux

Mais pour les professionnels du bâtiment, cela nécessite de recevoir toute la conception des logements. Ces derniers alertent donc sur les risques de surcoût. Car la construction de douches à l'italienne nécessite une sur-élévation de sept petits centimètres afin de loger le siphon dans le sol. Sept centimètres qu'il ne faut pas simplement aménager dans la salle de bain, mais au niveau de l'appartement et même de tout l'étage pour éviter le franchissement de la moindre marche dès la sortie de l'ascenseur.

 

"Le premier sujet, c'est l'épaississement de la dalle de la salle de bain, qui va être fait sur l'ensemble du logement, donc l'ensemble des étages", confirme Alain Chapuis, le "Monsieur accessibilité" de la fédération française du bâtiment. Lui-même est en fauteuil roulant depuis 19 ans. "C'est une augmentation de charge qu'il va falloir reprendre par les structures du bâtiment. Cela va engendrer un surcoût très important." Autrement dit, c'est l'immeuble entier qu'il va falloir revoir pour que le poids supplémentaire soit supporté.

Gestion de l'étanchéité

Deuxième problème : l'étanchéité. "On n'aura pas de contenant comme une baignoire ou une douche, on va donc être obligé de réaliser une étanchéité sur la totalité de la surface de la salle de bain. C'est un coût encore important à rajouter", prévient Alain Chapuis. Celui-ci le répète : techniquement, faire ces ajustements ne pose aucun problème. Mais le gouvernement aurait dû, selon lui, examiner toutes les conséquences d'une telle décision avant de la prendre. 

La date précise de l'entrée en vigueur de cette mesure n'a pas encore été arrêtée d'ailleurs. On peut dès lors parier que ce sera plutôt vers la fin de l'année, compte tenu des problèmes qui restent à régler.