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Geoffroy Branger / Crédits photo : UMIT DONMEZ / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP
À Vitry-sur-Seine, l'un des plus grands squats de France, contenant jusqu'à 450 migrants pour la plupart en situation régulière, a été démantelé. La plupart, demandeurs d'asile, sont fortement incités à rejoindre des structures d'accueil provisoires - à Bordeaux et en Val de Loire. Les cars en partance pour ces destinations attendent devant les grilles mais peinent à se remplir.

Dans un squat de Vitry-sur-Seine (sud de Paris), une entreprise désaffectée occupée depuis presque trois ans, vivaient jusqu'à peu plusieurs centaines de migrants -jusqu'à 450-. Préparés depuis plusieurs jours par les associations à une évacuation imminente, les 300 personnes toujours présentes ont assisté mercredi, dans le calme, à l'arrivée des forces de l'ordre. Des hommes seuls en majorité, des femmes et quelques enfants en bas-âge, en situation régulière en France pour beaucoup, sont sortis de cette ancienne entreprise de transport. En portant sacs et valises qui contiennent toutes leurs affaires d'une vie d'errance. 

Une solution temporaire

Sur les épaules, le regard dans le vide, ils ne savent ni quoi faire ni où se rendre. Comme Ismaël, un Soudanais de 19 ans qui vit en France depuis 2018. Ici, il travaille dans une boulangerie. Il ne comprend pas le traitement qui lui est réservé. "Pourquoi on ne me donne pas un appartement ? Je ne comprends pas. Il n'y a pas de solution, je vais chercher un autre squat", explique-t-il.

Younas qui vient d'Érythrée monte dans un bus direction Orléans. Problème, il est employé à Vitry-sur-Seine dans une entreprise de BTP. Sa famille vit ici. Il m'a déjà confié qu'il reviendra dès que possible à Paris. Concrètement, c'est la même situation pour beaucoup de migrants : "J'ai vu un monsieur Soudanais, il a ses papiers. À Bordeaux, il va arriver là-bas pendant trois semaines, on lui fait rencontrer des travailleurs sociaux, on étudie sa situation et au bout de trois semaines, on lui dira 'tiens, toi tu as une place ou tu n'as pas de place et tu te retrouves à la rue'. Quand il sera dans la rue à Bordeaux, il va a priori revenir à Paris après parce que c'est là où est sa communauté", explique Paul Alauzy, employé chez Médecins du monde.

Des solutions très temporaires qui n'éloigneront ces migrants que quelques semaines, peut-être quelques mois de la région parisienne.