À Rouen, des bars comme refuge face au harcèlement

Le terme Angela a été choisi, selon Romane, en référence à l'Ange protecteur de la Bible.
Le terme Angela a été choisi, selon Romane, en référence à l'Ange protecteur de la Bible. © Capture d'écran.
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avec AFP , modifié à
Un collectif féministe étudiant de Rouen a mis en place un dispositif dans lequel les victimes de harcèlement dans les rues trouvent refuge dans des commerces membres d'un réseau d'aide.

À Rouen, les victimes de harcèlement dans les rues du centre peuvent trouver refuge dans des commerces membres d'un réseau d'aide qui s'inspire d'un concept né au Royaume-Uni en 2016.

En cas de problème, il faut demander "Angela". "Si quelqu'un est embêté dans l'espace public, si elle se sent en danger, elle franchit la porte de l'un des établissements partenaires, identifiés grâce à un macaron ou une affiche installée en vitrine, en demandant Angela. Le personnel comprend alors qu'il y a un problème et peut lui venir en aide", a détaillé Romane, étudiante rouennaise membre du collectif féministe étudiant de Rouen à l'origine de l'initiative.

Le terme "Angela" a été choisi, selon Romane, en référence à l'Ange protecteur de la Bible, alors que le collectif créé en 2016 en Angleterre avait choisi pour la même raison de s'appeler "Ask for Angela".

Trente-cinq établissements partenaires. "Avec Angela, on essaye d'offrir une bulle de solidarité avec un maillage du centre-ville. Depuis le lancement en mars, nous en sommes à 35 établissements partenaires, une majorité de bars et restaurants, mais nous comptons également un coiffeur", a précisé la jeune femme de 21 ans. "Nous nous sommes inscrits dès la mise en place de l'opération", a expliqué Dorothée, l'une des propriétaires du bar de nuit le Vixen. "C'est important de montrer que nous ne sommes pas là que pour faire du bruit le soir, mais aussi pour aider ceux qui se trouvent en difficulté."

Déjà quatre personnes protégées. Depuis le lancement de l'opération, le Vixen a déjà offert sa protection à quatre personnes. "Les premières retombées sont bonnes, beaucoup de gens utilisent Angela, y compris des hommes", a poursuivi Romane. "Nous allons essayer de le déployer sur la rive gauche de Rouen. Nous sommes également en contact avec des étudiants du Mans et de Caen volontaires pour déployer un système équivalent", a-t-elle par ailleurs indiqué.