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Margaux Fodéré, édité par Yanis Darras
Ils font plus que jamais la Une de l'actualité. En pleine grève des raffineries, les stocks stratégiques d'essence sont mis à contribution pour alimenter les stations-service. Des réserves précieuses pour le pays, qui permettraient en cas d'arrêt des approvisionnements, de subvenir à nos besoins pendant quatre mois.

Des stations essence à sec et des files d'attente à n'en plus finir pour celles encore ouvertes : tel est désormais le quotidien des automobilistes français. Depuis plus de trois semaines, cinq sites de TotalEnergies qui raffinent et stockent du carburant, sont en grève. Deux sites du géant américain ExxonMobil avaient également participé au mouvement, avant de reprendre le travail il y a quelques jours. Face à la situation, le gouvernement a décidé de puiser dans les stocks stratégiques du pays. Car la France conserve dans ses sous-sols des tonnes de litres de gazole et d’essence pour pallier des situations de pénurie. 

Quatre mois de consommation

Au total, ce sont 18 millions de tonnes de carburant, soit l'équivalent de 115 jours de consommation en France selon l'Agence internationale de l'énergie, qui sont stockés un peu partout en France. Une quantité gigantesque d'énergie qui permet de tenir quasiment quatre mois sans réapprovisionnement. 

Ces réserves sont réparties sur 89 sites sur notre territoire. Sans surprise, ils sont tenus secrets car les stocks stratégiques restent un sujet sensible pour l'État français. Parmi ces sites, huit d'entre eux sont situés à proximité de raffineries et le plus important se trouve à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Des immenses cavités salines à plusieurs centaines de mètres de profondeur, reliées au réseau de pipelines, permettent à la ville de détenir le record. 

Des stocks déjà utilisés en 2016

Selon le Code de l'énergie, chaque opérateur doit participer à la constitution de ses stocks stratégiques. Chacun est tenu de mettre de côté 29,5% de sa consommation de l'année précédente. Pas question en revanche pour ces derniers de décider ou non, de puiser dans les stocks. Seul l'État est en capacité de prendre la décision. 

La dernière fois que le gouvernement avait dû utiliser une partie de ses réserves, c'était en 2016. Le gouvernement avait puisé l'équivalent de trois jours de réserves pour alimenter les professionnels qui en avaient besoin, alors que les raffineries étaient déjà touchées par un mouvement social.