A Paris, certaines Autolib servent de refuge à des sans-abri

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Image d'illustration. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Hélène Terzian, édité par Grégoire Martinez
Jack vit dans une Autolib depuis trois semaines. Il espère pouvoir la conserver malgré l'arrête du service d'autopartage en région parisienne depuis le 31 juillet.

Autolib, c'est terminé depuis mardi soir. Les 4.000 voitures ont quasiment toutes été retirées des bornes parisiennes, mais certaines sont toujours stationnées à leur emplacement... Dans le centre de Paris, il en reste au moins une et cette voiture est devenue le refuge de Jack, un jeune vagabond venu de Toulouse. Europe 1 l'a rencontré.

"Ça fait trois semaines". Quand on s'approche de cette voiture Autolib, on entend le son de la radio et par la fenêtre entrouverte se dégage un panache de fumée... tout indique qu'elle est habitée. Sur la banquette arrière, on trouve Jack, 19 ans. "Ça fait trois semaines, pratiquement un mois que je suis dans cette voiture. Quand tu es à la rue, pour ne pas devenir fou, avoir un endroit où tu peux te poser avec la musique qui me fait beaucoup réfléchir, parce que j'adore la musique, et la ventilation aussi que je peux régler, ça fait du bien", explique-t-il.

Garder "son" Autolib. Jack est organisé. Il vient tous les soirs aux alentours de 23 heures pour garder son petit logis. Il manipule le système électronique en faisant croire à Autolib que le véhicule n'est pas sur la borne. Ce qu'il redoute maintenant, c'est le moment où l'on viendra lui retirer sa voiture. "Ça me ferait chier, parce que certes je peux trouver une voiture abandonnée, je peux les ouvrir en banlieue même sans casser la vitre, mais pour la musique ça va être un véritable souci. Dernière Autolib de Paris, j'ai du mal à y croire quand même", avoue-t-il. Ce qui le rassure c'est qu'il n'a pour le moment vu ni employé d'Autolib, ni policier pour venir lui prendre sa "maison" à quatre roues.