Les cyclo-entrepreneurs sont de plus en plus nombreux en France. Photo d'illustration. 1:30
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Maximilien Carlier , modifié à
Dans les rues lilloises, de nouvelles épiceries ont fait leur apparition : des magasins ambulants à bord d’un vélo. Encouragée par la métropole, cette pratique cartonne dans le contexte de la crise sanitaire du coronavirus, de manière économique et écologique. 
REPORTAGE

Karim arrive à vélo dans le quartier de Lille Fives, descend de son vélo cargo et ouvre à l'arrière un immense coffre en bois. En France, plus de 760 travailleurs ont troqué leur bureau pour une bicyclette, selon l’association Boite à Vélo. Ils vendent des pizzas, transportent une épicerie ou réparent des vélos. Karim, lui, a choisi de monter une épicerie écologique et ambulante à Lille.

Avec le Covid, la demande est "montée en flèche"

"Sur le haut, on va avoir toute la partie vrac-sec avec le pain et puis sur le bas se trouvent tous les légumes de saison qui viennent des producteurs locaux et en dessous, on a aussi des tiroirs pour mettre plutôt les fruits", détaille Karim en exposant son installation. Au total, son entreprise "Comment ça vrac" propose plus d’une centaine de produits dans la capitale des Flandres et sa périphérie.

Au début, Karim et Kévin, les co-fondateurs de l’épicerie, sillonnaient Lille à deux sur leurs vélos. Mais avec le coronavirus, la demande est "montée en flèche". "À deux, on ne s’en sortait plus", assure Kévin. "On a dû recruter à peu près quatre à cinq personnes en deux semaines", poursuit-il.

"Ce n'est pas un effet de mode, ça va continuer"

En un an dans la métropole lilloise, le nombre de cyclo-entrepreneurs ont augmenté de près de 30%. Et cela va s'accentuer, selon Yannick Paillard, le président de l'association Droit au vélo à Lille : "Les entrepreneurs à vélo vont s'installer sur d'autres villes que Lille. La machine est lancée", promet-il, avant d’assurer : "Ce n'est pas un effet de mode, ça va continuer et c'est parti pour pas mal d'années."

D'autant plus que 100 millions d'euros vont être investis par la Métropole européenne de Lille pour le nouveau Plan vélo, soit trois fois plus que lors du précédent mandat. Objectif : multiplier par quatre la part du vélo dans les déplacements.