Xynthia : Borloo temporise

© REUTERS
  • Copié
avec François Coulon , modifié à
Parti à la rencontre des sinistrés de la tempête, le ministre a évoqué un "malentendu".

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a évoqué "un malentendu" sur les zones noires délimitées après la tempête Xynthia, qu'il a qualifiées de "zones de solidarité" et "pas de destruction massive", jeudi à La Rochelle. "Quand la zone est à risque et en danger, ça ne veut pas dire que chacune des maisons dans la zone est à risque et en danger. Il faut juste faire les choses normales, dans un pays normal, où on débat normalement", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1.

Un référé pour contester

"Il y a eu un malentendu, les zones évoquées ce sont des zones de solidarité, des zones de rachat, ce ne sont pas des zones de destruction massive, il y a un malentendu sur lequel il faut qu'on s'explique", a déclaré le ministre, avant une rencontre avec les élus concernés de Charente-Maritime à la préfecture.

L'association des victimes des deux communes les plus touchées par la tempête du 28 février en Vendée, La-Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer (AVIF), a annoncé le dépôt d'un référé devant le tribunal administratif de Nantes pour contester les décisions du gouvernement. L'AVIF, dont l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage est l'avocate, veut obtenir, entre autres, la communication des études "ayant servi de fondement à la détermination des zones noires".

Une délégation de ministres

Accompagné des secrétaires d'Etat au Logement Benoist Apparu, à l'Ecologie Chantal Jouanno, et aux Transports Dominique Bussereau, Jean-Louis Borloo est en déplacement jeudi en Charente-Maritime pour désamorcer la crise et tenter de calmer les sinistrés de Xynthia, qui multiplient les manifestations.

Ce déplacement massif de plusieurs membres du gouvernement vise à reprendre la main, après l’initiative de Ségolène Royal de cosigner avec de élus locaux une lettre ouverte au président de la République.

"Un problème de valeur de biens"

Dans ces zones dites "noires", où les habitations sont destinées à être détruites, "il y a un problème de valeur de biens, de patrimoine", a poursuivi Jean-Louis Borloo. Il faut "que l'Etat garantisse la valeur des biens et s'engage, c'est une procédure exceptionnelle, à un accord amiable et après, parcelle par parcelle, maison par maison, là où il y a un risque avéré, on regardera ensemble les procédures habituelles et de droit commun", a-t-il ajouté.

Puis le ministre de l’Ecologie a rappelé que l’Etat a fait un effort en garantissant une indemnisation. "Le rachat c'est un avantage qui est donné aux gens, dans ces zones vous pouvez demander à partir, à vendre à l'amiable et comme il n'y aura pas beaucoup d'acheteurs l'Etat garantit la valeur", a-t-il déclaré.

- La polémique sur les zones noires est-elle une question de fond ou un simple malentendu ?