Vingt ans de prison pour un pédophile

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Europe1.fr (avec AFP)
L’homme a été reconnu coupable à Ajaccio de viols sur cinq mineurs de son entourage familial.

Henri Chollet a nié l’évidence jusqu’au bout. Mais ses dénégations n’ont pas empêché la cours d’assises de Corse-du-Sud de condamner, mercredi à Ajaccio, ce quinquagénaire à 20 ans de prison pour des viols sur cinq mineurs de son entourage familial. Le procès a été qualifié de "cas d'école du viol" d'enfants par le ministère public. L’homme a été condamné à une peine de sûreté de 13 ans avec obligation de se soigner et à 10 ans d'interdiction de séjour sur le territoire corse.

Viol sur vidéo


Cet agent de sécurité originaire de Marseille, installé en Corse depuis quatorze ans, avait été trahi par son ordinateur. Les gendarmes y avaient découvert, en 2007, du matériel pédopornographique dans le cadre d'une enquête lancée par le FBI américain sur un trafic international sur l'internet. Durant les deux jours de son procès, cet homme massif et voûté, tassé dans le box, visage fermé derrière des lunettes fumées, a nié en bloc toutes les accusations.

Sauf une. Celle des viols de son beau-fils, alors âgé de 15 ans. Henri Chollet les avait lui-même filmés sur une K7 découverte par les gendarmes pendant la perquisition de son domicile à Porto Vecchio. La mère du jeune homme, qui fut la troisième femme du pédophile, s'était suicidée peu après, au cours de l'instruction durant laquelle elle avait visionné la vidéo.

"Viande fraîche"

Face aux quatre autres jeunes hommes et femmes, appartenant tous à l'entourage familial, venus décrire, souvent en larmes, les sévices subis durant leur enfance, Chollet est resté impassible. Il s'est borné à prétendre être victime d'un "complot", se murant dans un déni systématique lorsque la présidente Jeanne-Marie Chiaverini l'a interrogé, après chaque témoignage, allant jusqu'à lâcher: "je suis abasourdi". Ou à dire d'une voix monocorde, mais ferme, à un jeune homme l'accusant d'attouchements: "ce n'est pas bien ce que tu fais".

Les avocats des parties civiles ont évoqué les "enfances brisées" et "les rêves envolés" des victimes et leurs "longues années de silence, de culpabilité, de souffrance et de honte". La substitut Marine Karsenti avait requis la peine maximum contre Chollet, dont "le discours est dénué de toute culpabilité" après avoir "considéré ses victimes comme de la viande fraîche". Chollet est demeuré impassible à la lecture du verdict.