Vincent Lambert : sa femme fait appel devant le Conseil d’État

© MAXPPP
  • Copié
avec Noémie Schulz et AFP , modifié à
FIN DE VIE - Rachel Lambert s'oppose au "maintien en vie artificielle" de son mari.

Le recours. L'épouse de Vincent Lambert a décidé de faire appel devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative en France, contre son "maintien en vie artificielle". Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait de son côté suspendu mi-janvier la décision des médecins de ne plus soigner Vincent Lambert pour le laisser mourir. "Le laisser partir est un geste d'amour"', explique aujourd'hui Rachel Lambert.

"Elle aurait aimé ne pas avoir à prendre cette initiative". L'épouse de Vincent Lambert aurait d'ailleurs préféré que le CHU de Reims, où est soigné son mari, prenne les devants et fasse appel en premier. Rachel Lambert ne comprend d'ailleurs pas le silence de l'hôpital. "Elle aurait aimé ne pas avoir à prendre cette initiative. Elle considère que ne pas la prendre, c'était contrarier le respect qu'elle doit à son époux. Elle ne doute pas un seul instant de ce que son mari n'aurait jamais souhaité être dans la situation dans laquelle il est aujourd'hui", explique Me Nourdin, l'avocate de Rachel Lambert.

Le CHU attend un signe du ministère. Le CHU de Reims de son côté attend un courrier officiel de la ministre de la Santé pour se joindre à la démarche de Rachel Lambert. Le neveu de Vincent Lambert, François, lance un appel à Marisol Touraine : "madame la ministre, pourriez-vous écrire au directeur général du CHU pour lui enjoindre de faire appel devant le Conseil d'Etat de cette décision qui risque de paralyser l'équipe médicale puisque l'acharnement thérapeutique risque d'être légalisé grâce à cette décision judiciaire ?" "Je suis convaincu que c'est le souhait de Vincent et j'ai l'impression de défendre un souhait de Vincent, pas un souhait personnel. Si je devais défendre une envie, je ferais comme ses parents, j'aurais envie qu'il vive. Mais ce n'est pas une envie qu'on défend, c'est le souhait d'un proche. On peut avoir envie qu'il se réveille mais ce n'est pas en tapant sur l'équipe médicale que Vincent va se réveiller", explique-t-il sur Europe 1.

Le drame de Vincent Lambert. Vincent Lambert, 38 ans, est tétraplégique et en état de conscience minimale, sans espoir de récupération depuis un accident de la route. Il est hospitalisé depuis cinq ans. Son épouse avait donné son accord à l'arrêt des soins en concertation avec l'équipe médicale du CHU de Reims où il se trouve actuellement, mais les parents, des catholiques traditionalistes, ont saisi la justice pour s'y opposer la justice.

Une nouvelle loi ? La loi actuelle sur la fin de vie, la loi Leonetti de 2005, "ne suffit pas", avait estimé la ministre Marisol Touraine sur Europe 1 mi-janvier. Je vais engager des concertations, des consultations. Et puis viendra le moment où nous arbitrerons et nous proposerons une loi", avait-elle annoncé.

sur le même sujet, sujet,

LA DECISION - Vincent Lambert continuera à être alimenté

INTERVIEW - Vincent Lambert "n'aurait pas voulu vivre comme ça"

REACTION - Euthanasie : "la loi actuelle ne suffit pas", dit Touraine