Viande : la méfiance toujours en rayon

Pas moins de 60% des Français déclarent en effet vouloir réduire leur consommation de plats préparés, selon une enquête réalisée par le cabinet d'étude de consommateur, Kantar Worldpanel.
Pas moins de 60% des Français déclarent en effet vouloir réduire leur consommation de plats préparés, selon une enquête réalisée par le cabinet d'étude de consommateur, Kantar Worldpanel. © Max PPP
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Mélanie Taravant et , modifié à
ENQUÊTE E1 - Les ventes de bœufs surgelés s'effondrent. La méfiance touche d'autres produits.

La méfiance des consommateurs. Près de deux mois après le début du scandale sur la viande de cheval retrouvée dans des plats censés être au bœuf, la méfiance n'a pas quitté les consommateurs. Pas moins de 60% des Français déclarent en effet vouloir réduire leur consommation de plats préparés, selon une enquête réalisée par le cabinet d'étude de consommateur, Kantar Worldpanel. Ils sont également 61% à se déclarer "un peu", voire "très inquiets", au sujet de ce qu'ils mangent, ajoute le cabinet Nielsen, selon une étude qu'Europe1 a pu consulter.

Un changement d'attitude à prévoir. Plutôt que d'arrêter globalement de consommer lasagnes ou autres moussakas, les Français déclarent, à 72%, qu'ils vont plutôt les préparer eux-même et se tourner davantage vers le fait-maison, poursuit Kantar Worldpanel. Et l'impact sur les comportements d'achats est déjà bien visible.

Chute de 43% pour les plats surgelés au bœuf. La baisse des ventes de plats surgelés à base de bœuf aurait atteint 43% depuis le début du scandale, selon les chiffres publiés par Nielsen. Un manque à gagner qui représente 300 tonnes de nourriture gâchées en deux semaines, et près de deux millions d'euros perdus pour les grandes surfaces sur la même période, estime le cabinet d'études.

Pas que le bœuf concerné. Et ce n'est visiblement pas près de s'arrêter, car les consommateurs se mettent maintenant à "snober" d'autres produits. "Il y a des effets conjoints sur les pâtes ou les raviolis en boîtes. On suit semaine par semaine mais on est déjà sur des baisses de volume qui sont dans les -30%. Le sentiment qui domine, c'est un sentiment de tromperie. Il y a un travail de confiance à faire pour faire revenir les consommateurs", prévient ainsi Laurent Zeller, président du cabinet d'études Nielsen, au micro d'Europe1.

La riposte des grandes surfaces. Pour rassurer les clients, les grandes marques comme Findus ont promis de choisir des éleveurs juste à côté de leurs usines. Même principe chez System U, où la viande sera garantie 100% française dès cet été, avec peut-être un étiquetage drastique des produits. "On pourrait préciser l'origine des produits qui rentrent dans la composition des produits élaborés. Par exemple, dans les lasagnes, l'important c'est la viande, la chair, et éventuellement la tomate. Après, il ne faut pas tomber dans l'excès. On ne va pas tracer le sel, le poivre ou le romarin", détaille au micro d'Europe 1 Thierry Dessouche, responsable des relations extérieures de Système U.

Les grandes surfaces ne s'attendant pas à un retour rapide de la confiance. Interrogés par Europe 1, les plus pessimistes confient que la crise pourrait durer encore plus d'un an...