Verdict clément pour les pirates somaliens

La cour d'assises de Paris a prononcé un acquittement et cinq peines de 4 à 8 ans de prison à l’encontre des six pirates Somaliens.
La cour d'assises de Paris a prononcé un acquittement et cinq peines de 4 à 8 ans de prison à l’encontre des six pirates Somaliens. © REUTERS
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Frédéric Frangeul et agences , modifié à
Des peines inférieures au réquisitoire, ainsi qu’un acquittement, ont été prononcés à Paris.

A l’énoncé du verdict, les pirates somaliens et leurs avocats se sont congratulés. Mercredi, la cour d'assises de Paris a prononcé un acquittement et cinq peines de 4 à 8 ans de prison contre les responsables de la prise d'otages du voilier Carré d'As, en 2008, dans le Golfe de l'Aden. L'homme acquitté est le seul à avoir pu établir qu'il était effectivement un pêcheur et qui s'était retrouvé par malchance sur le voilier.

Ces peines sont nettement inférieures à celles de 6 à 16 ans de réclusion qui avaient été requises par l'accusation, jugées "particulièrement lourdes" par la défense qui avait plaidé l'acquittement pour deux accusés et des circonstances atténuantes pour les autres.

Une prise d'otages longues de deux semaines en 2008

Les six pirates étaient poursuivis pour avoir arraisonné le 2 septembre 2008 dans le golfe d'Aden le Carré d'As, un voilier de 16 mètres, et retenu en otages durant deux semaines ses deux occupants, un couple de Français, Jean-Yves et Bernadette Delanne.

Une rançon de deux millions de dollars avait été réclamée mais n'a jamais été versée : l'aventure des pirates s'était achevée dans la nuit du 15 au 16 septembre 2008 avec un assaut des forces spéciales françaises. Les époux Delanne avaient été libérés sains et sauf, un pirate tué et six capturés puis amenés en France.

Les pirates somaliens ont demandé pardon

Mercredi matin, alors que la parole leur était donnée une dernière fois, après quinze jours de procès, les accusés ont demandé pardon, dit leur confiance dans la justice française et serré la main de leurs victimes. "Je leur souhaite une bonne et longue vie", a déclaré l'un d'eux, Yacoub. Un autre a assuré qu'il "ne recommencerait pas", tandis qu'un quatrième a demandé que la cour tienne compte de sa situation de père de six enfants.
 
Le plus jeune d'entre eux, Youssouf, mineur au moment des faits, a quant à lui souhaité pouvoir "refaire sa vie en France". "Merci", a-il dit en français, avant d'émettre le souhait de serrer la main des anciens otages. Jean-Yves Delanne, 63 ans, vieux loup de mer surnommé "Capitaine Haddock", et son épouse Bernadette, qui résident en Polynésie, ont alors salué les six hommes, en leur souhaitant "bon courage".

Une attitude dans la droite ligne de ce qu’ils ont montré tout au long de l’instruction. Dès leur première déposition, les époux Delanne avaient étonné par leur humanité à l'égard de ces six jeunes Somaliens qui, selon leurs déclarations, ne leur avaient jamais manqué de respect.