Var : un suspect bien connu de la justice

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avec Alain Acco et AFP , modifié à
PORTRAIT - Ce trentenaire voulait redémarrer une nouvelle vie, après un passé tumultueux.

La personnalité du meurtrier présumé des deux femmes gendarmes, tuées dimanche soir dans une commune varoise, se dévoile peu à peu. L'homme, qui a avoué être l'auteur des coups de feu, était connu de la justice. Sa dernière condamnation datait d'une semaine.

Six ans de prison

Condamné à huit reprises depuis 2000 pour trafic et usage de stupéfiants ainsi que pour violences aggravées, l'homme âgé de 30 ans était sorti de prison en septembre après six ans d'incarcération. Il n'avait alors bénéficié d'aucune libération anticipée, ni d'aucun aménagement de peine, selon les informations d'Europe 1.

Début janvier, il avait de nouveau été interpellé au volant en état d'ivresse avec usage de stupéfiants après avoir refusé d'obtempérer. Il devait être jugé pour cette affaire le 2 juillet prochain.

Sa mère l'accuse

La semaine dernière, cet homme d'1,80m et 90 kg avait encore été condamné à six mois avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve, cette fois pour des faits de violences sur sa mère. "Mon fils m'a tabassée. Il a tout cassé dans la maison. Il a cassé la porte. J'étais cachée dans les toilettes. Il est rentré comme Hulk. Je suis montée à l'étage. Il m'a fracassée : coups de pieds, coups de poings", a-t-elle témoigné lundi au micro d'Europe 1. "Il était jugé il y a trois jours et la juge l'a relâché au lieu de le ramener en psychiatrie", a-t-elle encore déploré.

Reste que cette femme, qui ne s'était vue prescrire qu'une journée d'ITT, ce qui semble très peu pour une agression décrite dans des termes aussi violents, avait elle-même retiré sa plainte avant le procès de son fils. Un élément qui a sans doute pesé lourd lors de l'audience. Prenant en compte le fait que les violences avaient eu lieu dans le cadre familial, et dans un souci de réinsertion, le tribunal l'a condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve. Compte tenu des antécédents du suspect, condamné à huit reprises depuis 2000, le représentant du procureur aurait pu réclamer une peine plancher et le renvoyer en cellule pour un ou deux ans.

Collobrières, un village pour changer de vie

Le meurtrier présumé habitait depuis une dizaine de jours chez sa tante, à Collobrières, un village de 2.000 habitants enclavé dans le massif des Maures. Les enquêteurs examinaient d'autres cambriolages perpétrés dimanche pour déterminer s'il pouvait en être l'auteur.

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"Il n'a pas expliqué les raisons précises qui l'ont poussé" à tuer les deux femmes gendarmes qui ont tenté de l'interpellé dimanche soir vers 23 heures, a expliqué le procureur de la République de Toulon Xavier Tarabeux.

"Il était ivre"

Il n'a opposé aucune résistance lors de son arrestation vers 3 heures du matin sur un parking à proximité du crime. Il présentait un taux d'alcoolémie qui s'élevait à 0,46 g d'alcool par litre de sang, peut être estimé au double au moment des faits, selon le colonel Laurent Bitouzet du groupement de gendarmerie du Var.

"J'ai vu le gars avec le pistolet à la main, il était ivre, il divaguait", a relaté Colette Lefevre, une voisine ayant assisté au drame. D'autres analyses toxicologiques doivent être menées. Reste enfin à déterminer le rôle de sa compagne d'une vingtaine d'années, également en garde à vue, qu'il connaissait depuis peu de temps.