Une station alpine veut arrêter le ski

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avec AFP , modifié à
La commune de Biot réfléchit à abandonner le ski alpin, une activité largement déficitaire.

Une croisade contre le ski alpin. Voilà dans quoi se sont lancés les élus de la commune du Biot, en Haute-Savoie. Ils souhaitent démonter les deux télésièges de leur petite station de Drouzin-le-Mont et abandonner le ski pour se reconvertir dans la "montagne douce", selon les propos du maire de la commune.

Une décision extrêmement rare qui s'explique par les chiffres d'exploitation, très déficitaire. La station perd en effet entre 120.000 et 150.000 euros par an, selon la mairie. Située à 1.230 mètres d'altitude, 5 km au dessus du bourg du Biot, la station fonctionne depuis 1973 et compte, outre les deux télésièges, quatre tire-fesses et seize pistes.

"Développer de nouvelles activités"

A la place du ski alpin, le maire souhaite une reconversion "douce", prévoyant le développement de nouvelles activités telles que le ski de fond, les raquettes, le VTT ou la randonnée. Une reconversion qu'Henri-Victor Tournier, maire du Biot, souhaite effectuée "avant mars 2014", date des prochaines élections municipales.

"Il y a plein de choses à faire en montagne sans avoir des câbles au-dessus de nos têtes. On aura du monde, je n'ai pas peur", indique-t-il, sûr de lui. Sa démarche est soutenue par la préfecture de Haute-Savoie. "Les stations de moyenne montagne n'ont pas d'avenir à 10 ou 15 ans en raison du changement climatique. Plus une station se reconvertit tôt et plus elle sera attractive", a pointé le sous-préfet de Thonon-les-Bains, Jean-Yves Moracchini.

Les résidents secondaires en colère

Cette initiative est loin de faire l'unanimité chez les propriétaires de résidences secondaires. Loin de là. "S'il n'y a plus de station, les appartements vont perdre entre 25 et 50% de leur valeur", estime ainsi Jean Beslard, président d'une association qui regroupe "environ 400 foyers".

Les résidents secondaires sont prêts "à participer au déficit de la station" pour qu'elle reste ouverte, affirme-t-il, via notamment les impôts locaux. Et l'opposant brandit même la menace d'une inscription sur les listes électorales pour faire "sauter" le maire de cette petite commune d'environ 450 habitants aux municipales de 2014. "S'il faut aller jusque-là, on le fera", assure-t-il.