Une crèche de Noël retirée au nom de la laïcité

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Fabienne Cosnay , modifié à
RAPPEL DE LA LOI - Le tribunal administratif de Nantes a ordonné au conseil général de la Vendée de retirer l'installation, au nom de la neutralité du service public.

Un sapin, d'accord mais une crèche de la Nativité, c'est non. Le tribunal administratif de Nantes a ordonné mardi au conseil général de la Vendée de retirer de son hall d'entrée son arbre de Noël. L'installation étant considérée par la justice comme un "emblème religieux" incompatible avec le principe de "neutralité du service public".

"Un emblème religieux". Il s'agit d'une crèche de la nativité, donc c'est un emblème religieux, d'une religion particulière", a déclaré Jean Regourd, président de la fédération de la Libre pensée de Vendée. "A priori, elle ne respecte pas ce que doit être la neutralité des bâtiments publics, de l'État donc, et ne respecte pas la liberté de conscience d'un citoyen qui, rentrant au conseil général, se voit quasiment imposer un emblème religieux et caractérisé comme tel", a-t-il ajouté.

Plusieurs courriers. Le contentieux est ancien. Jean Regourd a constaté la présence de cette crèche en décembre 2010 lors d'une visite au conseil général. Après plusieurs courriers restés sans réponse, il avait fini par saisir le tribunal administratif de Nantes en 2012.

Que dit la loi exactement ? L’article 28 de la loi de 1905 stipule qu'il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions".

Le conseil général fait appel. "Le respect de la laïcité n'est pas (...) l'abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment, sous prétexte qu'il s'agit d'un symbole religieux indigne d'un espace public ?", a réagi dans un communiqué le conseil général de la Vendée, annonçant qu'il "fera appel de la décision du tribunal administratif".