Une Marseillaise en langue des signes

© Europe 1/Martin Choteau
  • Copié
Martin Choteau , modifié à
VIDEO  - Des élèves de l’Oise vont traduire l’hymne pour les malentendants.

C’est une  cérémonie du 14 Juillet inhabituelle qui va se dérouler dans l’Oise dimanche. A Pont Sainte-Maxence, des élèves des écoles primaires vont traduire les paroles de la Marseillaise en langue des signes. L’association "Main dans la main" a formé les élèves à la langue des signes, dans des ateliers tout au long de l’année. L’objectif : leur faire découvrir et sensibiliser le plus grand nombre au monde des sourds et des malentendants.

Kelly Morellon, la présidente de l’association, est venue à Europe 1 avec le comédien Arnaud Quarre de Champvigy faire une démonstration de cette Marseillaise en langue des signes :

Deux partitions. Comme on peut le voir, il n’y a pas qu’une partition, mais deux ! Les signes tentent en effet de coller au maximum aux paroles révolutionnaires et parfois violentes de Rouget de Lisle. La Marseillaise met en scène deux camps qui s’opposent : les "citoyens" et les "féroces soldats". Pour bien visualiser ces deux ennemis, il faut donc dissocier le chant des "gentils" et celui des "méchants", d’où les deux partitions bien distinctes.

Autre particularité, la Marseillaise en langue des signes demande de l’espace. Pour mettre en scène les combats, on ne triche pas. Les signes permettent par exemple de mimer des gestes d’égorgements explicites. Ils permettent même d’inventer des coups de baïonnettes, là où Rouget de Lisle se limitait à évoquer le sang des perdants.  

(Re)découvrir le texte. Arnaud de Champvigy, malentendant à 40%, avoue qu’avant cette traduction, il ne comprenait pas l’engouement suscité par la Marseillaise. Pire, il se sentait mis à l’écart lors de matchs de football internationaux, ou lorsque l’hymne retentissait pour une médaille d’or aux Jeux olympiques. "L’impression de ne pas être un bon Français, comme une honte". Cette version permet donc aux sourds et malentendants français de comprendre leur hymne national, et de vivre le frisson, comme tous les Français.

Elle offre aussi l’occasion aux personnes ne souffrant d’aucun handicap auditif de redécouvrir un texte qu’ils pensaient pourtant bien connaître.