Un tableau volé restitué à la ville de Douai

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avec AFP

Un tableau de Jules Breton dérobé par l'armée allemande à la fin de la première Guerre Mondiale en 1918 a été restitué vendredi soir à la ville de Douai (Nord) et au musée de la Chartreuse, qui le présentera dans ses collections permanentes. "Il aura fallu plus de 10 ans de procédures judiciaires aux multiples rebondissements pour que ce tableau nous revienne à Douai, plus de 93 ans après sa disparition", a déclaré Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse, lors d'une conférence de presse. "C'est la première fois qu'un tableau dérobé pendant la 1ère Guerre mondiale fait l'objet d'une enquête judiciaire internationale, et c'est parce que nous avons agi de manière coordonnée et persévérante, que nous avons pu récupérer cette toile", a souligné le procureur de Douai, Eric Vaillant, en présence notamment de deux représentantes des autorités américaines.

Cette huile sur toile naturaliste du peintre français du XIXe siècle Jules Breton, appelée "Une fille de pêcheur", date de 1876. Réalisé lors d'un séjour de l'artiste en Bretagne, il représente une jeune fille coiffée d'un serre-tête rouge qui raccommode un filet de pêche, adossée à une roche. Acquis par la ville de Douai en 1877, il avait disparu du musée de la Chartreuse en septembre 1918, alors que la ville était occupée par l'armée allemande. Ce tableau avait été retrouvé pour la première fois en l'an 2000, à Zurich, lors d'une vente qui avait été bloquée, mais il avait ensuite été revendu hors vente aux enchères. Son prix était alors estimé par différents catalogues entre 120.000 et 140.000 euros. La toile n'avait alors pu être authentifiée, car elle avait été retouchée à de nombreuses reprises.

La ville de Douai avait porté plainte contre X en mai 2010 pour recel de vol, alors que le tableau s'apprêtait à être mis aux enchères à Cologne. Le parquet avait alors saisi à Paris l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) et Interpol.Entretemps, l'oeuvre avait été acquise par la galerie new-yorkaise Daphné Alazraki Fine Art, qui a accepté en 2011 de rendre le tableau sans compensation financière.