Un retour de la pub "pas à l'ordre du jour"

Pas de retour de la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures.
Pas de retour de la publicité sur les chaînes publiques après 20 heures. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a clos la polémique sur le retour de la publicité après 20 heures.

Aurélie Filippetti a corrigé le tir, Jean-Marc Ayrault a clôt le débat. La ministre de la Culture puis le Premier ministre ont tour à tour assuré qu'il n'y aurait "pas de retour de de la publicité" sur les chaînes du service public après 20 heures, contrairement à l'hypothèse émise jeudi par le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac.

"Il faut rester calme, garder son sang-froid

"La question du retour de la publicité n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré samedi Jean-Marc Ayrault,  "donc il ne faut pas s'énerver, il faut rester calme, garder son sang-froid".

Cette déclaration, faite à son arrivée à l'Université d'été du PS à la Rochelle, fait suite à un racadrage, signé Aurélie Filippetti. "Cette proposition n'a pas été retenue par le gouvernement et donc il n'y aura pas de retour de la publicité sur le service public" en soirée, a prévenu la ministre sur France Inter vendredi, en précisant que cette déclaration se faisait "en plein accord avec le Premier ministre et le président de la République".

Pendant la campagne présidentielle, le candidat François Hollande avait promis qu'en "soirée, l'absence totale ou partielle de publicité sera(it) maintenue".

Cahuzac n'a pas été entendu 

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Le rétablissement de la pub en soirée sur la télévision publique (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô) avait pourtant été évoquée jeudi par le ministre délégué au Budget.La réforme de l'audiovisuel public adoptée sous Nicolas Sarkozy prévoit en effet la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques en 2016. Or, pour compenser le manque à gagner pour France Télévisions, estimé à 450 millions d'euros, l'Etat a mis en place deux taxes, l'une sur les opérateurs télécoms et l'autre sur les télévisions privées. Mais la Commission européenne souhaite que la France supprime ces deux taxes, estimant qu'elles créent une distorsion à la concurrence. 

Cette position de la Commission a été contestée par la France. Depuis la justice européenne a été saisie et étudie la légalité de ces taxes. Elle doit rendre son avis à l’automne 2012. Elle pourrait contraindre la France à les abroger, l'obligeant ainsi trouver une alternative aux financements qui feraient défaut à France Télévisions.

La "taxe sur un certain nombre d'opérateurs" instaurée par le gouvernement de François Fillon va, "selon toute vraisemblance", "être censurée par les instance communautaires" européennes, avait expliqué jeudi Jérome Cahuzac sur BFMTV/RMC. "Alors se posera la question, ou bien une taxe de plus, soit la publicité à la télévision", avait-il ajouté, en précisant qu'il recommanderait alors "bien évidemment de rétablir cette publicité tant il est vrai qu'on ne va pas encore créer une taxe de plus". Il en a donc été décidé autrement au plus haut sommet de l'Etat.