Un million de manifestants selon les syndicats

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les syndicats se félicitent de l'importance des cortèges, la grève a en revanche été peu suivie.

Ils seraient un million à être descendus dans la rue. L'intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, Solidaires, Unsa et FSU), qui avait pour objectif de dépasser la mobilisation du 23 mars dernier, estime avoir réussi son test en approchant le million de manifestants, contre 800.000 il y a deux mois. Le ministère de l'Intérieur a de son côté dénombré 395.000 manifestants.

François Chérèque, le leader de la CFDT, a également estimé que le million de manifestants serait "atteint ou dépassé". Les syndicats y voient donc une preuve de la forte opposition au projet de report de l'âge de la retraite au-delà de 60 ans. Mais les arrêts de travail ont cependant peu perturbé les transports tandis que la grève semblait très moyennement, voire faiblement suivie dans l'Education nationale et la Fonction publique, selon les estimations ministérielles.

"Cette journée était importante et elle est réussie", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, soulignant que les organisations avaient "besoin de cette séquence" pour repartir de l'avant. "Il n'y a plus que le rapport de force dans la rue" pour changer la donne, avait-t-il prévenu jeudi matin sur Europe 1.

Gros succès des manifestations

Du côté des cortèges, les tout premiers chiffres montraient une participation du même ordre que lors de la dernière mobilisation du 23 mars dernier. 800.000 manifestants avaient été enregistrés selon la CGT et 380.000 selon la police. Les syndicats se sont donné pour objectif de "faire mieux".

La manifestation parisienne a rassemblé jeudi après-midi 22.000 participants, selon la police, et 90.000, selon la CGT. Les chiffres donnés par la police indiquerait une mobilisation moindre, tandis que ceux de la CGT prouverait une hausse du nombre de manifestants par rapport au 23 mars dernier.

Entre 12.000 et 80.000 personnes, selon la police et les syndicats, ont défilé jeudi matin entre le Vieux-Port et la préfecture de Marseille. Cette mobilisation est la plus importante dans la Cité phocéenne depuis les manifestations de janvier et mars 2009 contre la crise. En mars dernier, de 12.000 à 50.000 personnes avaient manifesté.

A Rouen, la mobilisation a été plus importante que le 23 mars dernier, entre 12.000 et 23.000 manifestants, tout comme au Havre et à Saint-Nazaire. A Lyon, plus de entre 8.000 et 15.000 personnes ont manifesté. Par contre, au Mans elle a été moins importante : entre 5.000 et 15.000 jeudi, contre au lieu entre 7.000 à 30.000 le 23 mars dernier. La situation était la même à Tours.

Elle a été sensiblement identique au mouvement d'il y a deux mois dans plusieurs villes : à Nantes (de 9.000 à 25.000 participants selon les sources), Nice (de 5.000 à 7.000) et Toulon (de 4.500 à 10.000 personnes).

Une mobilisation aléatoire

Le mouvement de grève est inégalement suivi selon les secteurs d’activité.

Transports. L’impact de la grève sur les transports est plutôt limité en ile-de-France. A la RATP, la direction de la région des transports franciliens a indiqué avoir recensé 9% de grévistes dans la matinée, contre 14% de grévistes le 23 mars dernier. A la SNCF, la CGT-cheminots a compté jeudi matin 28% de grévistes, contre 23,2% à la direction.

La Fonction publique. 11,6% des agents étaient en grève à la mi-journée, a assuré le ministère. 7,5% des agents de la Fonction publique territoriale étaient mobilisés et 8,24% des agents hospitaliers. Le 23 mars dernier, date de la dernière journée interprofessionnelle, l'affiliation avait atteint un niveau supérieur à la mi-journée : 17,4% des agents de la Fonction publique d'Etat étaient en grève, ainsi que 9,1% des fonctionnaires territoriaux et 9% des agents hospitaliers.

L'Education nationale. Dans les écoles maternelles et primaires, les enseignants étaient 15,99% à faire grève dans la matinée, selon les chiffres du ministère. Dans les collèges et lycées, ils étaient environ 30% des professeurs à être mobilisés selon le Snes-FSU, principal syndicat du second degré, et 12,27% selon le ministère. Le 23 mars dernier, le ministère avait comptabilisé 29,8% de grévistes dans les écoles et 14,89% dans les collèges et lycées il y a deux mois, contre environ 40% des professeurs dans le secondaire, selon le syndicat.

La Poste. 12,80% de postiers étaient en grève jeudi en milieu de matinée, selon la direction. Un chiffre supérieur à celui de la mobilisation du 23 mars dernier, où 11,45% du personnel de La Poste étaient en grève dans la matinée.

France Télécom. La direction a indiqué avoir recensé jeudi à la mi-journée quelque 21,5% de grévistes dans le groupe aux 100.000 salariés, contre 17,5% de grévistes au même stade de la journée le 23 mars.