Un entretien d'embauche avec un avatar ?

Le candidat, qui porte des lunettes 3D, se trouve ainsi plongé dans un cube immersif, où des images sont projetées au sol et sur les parois.
Le candidat, qui porte des lunettes 3D, se trouve ainsi plongé dans un cube immersif, où des images sont projetées au sol et sur les parois. © Max PPP
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avec Stéphane Barnoin
Un simulateur, avec des recruteurs virtuels projetés sur écrans, a été mis au point.

Et si la réalité virtuelle s'invitait dans le monde du travail ? A Clermont-Ferrand, le centre de réalité virtuelle, une structure unique en France, et la société Athalia ont franchi un premier pas. Elles viennent de mettre au point un simulateur qui met les candidats à l'embauche, non pas face à un jury "physique", mais face à des avatars projetés sur écrans.

Lorsqu'il entre dans le simulateur de trois mètres, le candidat à l'emploi se retrouve face à quatre examinateurs virtuels, installés derrière un large bureau. "Bonjour, racontez-nous la plus belle réussite de votre carrière et votre pire échec", questionne la machine.

"Un système de marionnettes"

Le candidat, qui porte des lunettes 3D, se trouve ainsi plongé dans un cube immersif, où des images sont projetées au sol et sur les parois. L'entretien, filmé, est dirigé dans une pièce voisine à l'aide d'une tablette numérique.

"Ça fonctionne un peu comme un système de marionnettes. Je suis le marionnettiste et j'ai entre mes mains, un iPad qui me sert à piloter les avatars du jury. Il y a des écrans qui entourent l'utilisateur. De mon côté, je fais réagir le jury par l'intermédiaire de la tablette. Et je fais également le lancement des questions", explique Laurent Baleydier, directeur de l'association Promouvoir la réalité virtuelle, interviewé par Europe 1.

"Générer des émotions"

L'idée est également de "générer des émotions chez les candidats". "On peut avoir un petit sourire en coin et en même temps, lancer des animations où le jury commence à s'ennuyer, à se gratter la tête, à refaire un nœud de cravate pour signifier au candidat qu'il faut qu'il enchaîne", précise Laurent Baleydier, un des concepteurs du projet.

Cette "opération" présente l'avantage d'être moins onéreuse que de réunir un vrai jury. La location du simulateur coûte quelques centaines d'euros. Ce prototype est donc censé servir aux sessions d'entraînement, notamment dans les cabinets de recrutement. Mais il pourrait bientôt être loué par des entreprises qui cherchent à abaisser leurs coûts. Un robot pourrait alors se charger de la longue présélection des nouveaux salariés.