Un chirurgien menacé de procès après le décès d'un patient

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avec AFP
JUSTICE - D'astreinte, le praticien ne s'était pas déplacé et avait donné des consignes au téléphone. Le patient est décédé deux jours plus tard.

L'info. Pour le parquet de Strasbourg, cette affaire mérite un procès. Il a donc requis cette semaine le renvoi devant un tribunal correctionnel, pour "homicide involontaire", d'un chirurgien strasbourgeois. Ce dernier est impliqué dans l'enchainement d'évènements qui ont conduit au décès d'un jeune coureur cycliste en 2008 après un accident à l'entraînement. La juge d'instruction chargée du dossier n'a pas encore rendu sa décision.

Une astreinte qui tourne mal. Le chirurgien mis en cause par la justice était d'astreinte mais pas présent à l'hôpital le dimanche 23 septembre 2008, jour de l'accident du jeune Maxime Walter, qui était à 16 ans un espoir du cyclisme régional. Le praticien avait donné par téléphone l'instruction de ne pas pratiquer d'ablation de la rate pourtant gravement fracturée de l'adolescent. Cette décision n'avait pas été remise en cause malgré la dégradation de l'état de santé du patient, décédé deux jours après. L'autopsie avait confirmé que sa mort était liée aux effets conjugués d'une hémorragie interne et des multiples transfusions subies, selon l'instruction.

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"Les carences de tout un système dans cet hôpital". Le parquet de Strasbourg a en revanche requis un non-lieu pour les deux autres médecins mis en examen dans ce dossier, un anesthésiste et une réanimatrice du CHU de Strasbourg-Hautepierre, a précisé l'avocat de la victime, Me Nicolas Fady, confirmant ainsi une information du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace. En requérant des poursuites seulement contre le chirurgien d'astreinte, le parquet fait le choix de "réduire ce dossier à un seul homme, à un médecin qui n'était pas à son poste", a déploré Me Fady. "Ca arrange tout le monde, mais la réalité c'est que ce dossier révèle aussi les carences de tout un système dans cet hôpital", a ajouté l'avocat.

Pour dénoncer ces carences, la famille et les avocats de la victime tiendront mardi une conférence de presse, en présence notamment du neurologue strasbourgeois Christian Marescaux, qui se présente comme un "médecin lanceur d'alerte".