Un actionnaire de L'Oréal attaque Banier

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Hélène Favier (avec agences) , modifié à
Le parquet a ouvert une enquête après cette plainte dénonçant un "contrat de complaisance".

Jusqu'à présent la tornade de l'affaire Bettencourt avait épargné le groupe L'Oréal. Mais un actionnaire du groupe de Liliane Bettencourt a porté plainte, le 5 juillet dernier, contre le photographe François-Marie Banier, proche de la milliardaire, estimant que ce dernier aurait bénéficié d'un contrat de complaisance de 4 millions d'euros de la société, révèle mardi RTL.

Dans la matinée, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire suite à cette plainte. Cette enquête a été confiée aux policiers de la Brigade financière, qui enquêtent déjà dans d'autres volets de la tentaculaire affaire Bettencourt.

405.000 euros pour des conseils mode

François-Marie Banier aurait, selon l'actionnaire de L'Oréal, décroché en 2002 "un contrat de 405.000 euros par an pendant 10 ans", qui prévoit de rémunérer le photographe pour des "conseils de mode et de sensibilité artistique", et d'organiser une grande exposition par an des oeuvres de l'intéressé.

Pour son avocat, Me Frédérik-Karel Canoy, avocat spécialisé notamment dans la défense d'actionnaires lésés par des malversations financières, "c'était une largesse, une faveur", et "on estime que ce contrat n'a été honoré que partiellement".

François-Marie Banier "n'aurait pas connu Liliane Bettencourt, il n'aurait pas bénéficié de ce contrat", assène l'avocat.

Poursuivi pour abus de faiblesse

François-Marie Banier, proche depuis longtemps de Liliane Bettencourt, rencontrée en 1969, est poursuivi pour abus de faiblesse. Il devait être jugé dans cette affaire début juillet par la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre. Mais son procès a été renvoyé sine die, en raison des rebondissements suscités par la divulgation des écoutes de conversations entre Liliane Bettencourt et ses proches.

La fille de l'héritière de L'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers, l'accuse d'avoir profité de la fragilité psychologique de sa mère octogénaire : contrats d'assurance-vie, chèques, tableaux de maîtres, le photographe des stars, selon elle, se serait fait remettre près d'un milliard d'euros de dons, dans les années 1990 et 2000.

Les ventes de L'Oréal grimpent

Les remous autour de la famille Bettencourt, premier actionnaire de L'Oréal, épargnent pour le moment le n°1 mondial des cosmétiques, dont le cours de Bourse continue malgré tout de grimper, comme ses ventes. Sur le plan économique, le groupe est pour l'instant à l'abri du tumulte.

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