"Un abus du principe de précaution"

les camionneurs estiment que les interdictions de circuler édictées mercredi n'étaient pas justifiées et ont causé un sérieux manque-à-gagner.
les camionneurs estiment que les interdictions de circuler édictées mercredi n'étaient pas justifiées et ont causé un sérieux manque-à-gagner. © MAXPPP
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avec Martial You , modifié à
Le leader du FNTR estime que le gouvernement n’aurait pas dû interdire les camions de circuler.

Pointé du doigt pour son manque de réactivité lors de l’épisode neigeux du début du mois de décembre, le gouvernement et les autorités sont désormais critiquées pour l’excès inverse. D’abord par les camionneurs, qui estiment que les interdictions de circulation ont été brandies trop tôt, et surtout étaient inutiles. "On considère que nous sommes dans une caricature", peste Jean-Pierre Deneuville, secrétaire général de la fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), sur Europe 1.

Ecoutez Jean-Pierre Deneuville :

"Ce n’est pas parce qu’il y a une menace de neige sur Paris qu’il faut paralyser toute activité 200 kilomètres autour de Paris. Tout ce ci repose sur un abus du principe de précaution", poursuit le syndicaliste. "Qu’à tout le moins, on puisse laisser passer, quand les circonstances climatiques le permettent, tel véhicule qui transporte des produits frais. Qu’on laisse rentrer un chauffeur chez lui lorsqu’il est à 30 kilomètres de son domicile, etc. Nous sommes dans une situation de gâchis économique et humain."

Thierry Mariani a reconnu à demi-mots cette surréaction. "Des fois, (des poids lourds) ont été stockés pour rien et ce sont des pertes économiques", a admis le secrétaire d’Etat aux Transports, avant de mettre en cause le principe de précaution, qui pousse "tout le monde à ouvrir le parapluie". La préfecture de police de paris avait par exemple conseillé aux entreprises de libérer leurs employés à 16 heures pour anticiper les chutes de neige. Résultat : il y a eu mercredi soir plus de 400 km d'embouteillages cumulés en Ile-de-France

Même gêne du côté de Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de tutelle. Elle a assuré sur RTL que "l'objectif n'est pas de multiplier" de tels appels, "mais on est dans une période un peu particulière dans laquelle on cumule les départs en vacances, la période de fêtes et l'épisode neigeux". La ministre des Transports a toutefois récusé le fait que le gouvernement en aurait trop fait pour ce troisième épisode neigeux de décembre: "On essaie tout simplement de prévenir les problèmes", reconnaissant toutefois que les interdictions de circulation des poids lourds "pas très simple à doser".