Tron : les plaignantes contre-attaquent

Les deux femmes, qui accusent l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron de viol et agressions sexuelles, chargent un policier dans un courrier qu'elles vont vendredi à la procureure d’Evry. Il aurait fait pression sur des témoins "à la demande de Georges Tron".
Les deux femmes, qui accusent l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron de viol et agressions sexuelles, chargent un policier dans un courrier qu'elles vont vendredi à la procureure d’Evry. Il aurait fait pression sur des témoins "à la demande de Georges Tron". © Maxppp
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avec Guillaume Biet , modifié à
 - Les deux femmes accusent un policier d'avoir fait pression sur des témoins.

Eva Loubrieu et Virginie Faux vont remettre un courrier vendredi à la procureure d’Evry. Les deux femmes, qui accusent l'ancien secrétaire d'Etat et actuel maire de Draveil Georges Tron de viol et agressions sexuelles, chargent un policier. Selon elles, il aurait fait pression sur des témoins "à la demande de Georges Tron".

Il aurait préparé des témoins importants

Dans cette lettre, toutes deux dénoncent le rôle de cet officier de 43 ans, aujourd’hui en poste dans une commune voisine, mais qui connaît très bien Draveil. Il y habite et a même été affecté au commissariat local pendant deux ans. Sa femme est toujours employée à la mairie. Cet homme est aussi un ancien militant UMP, supporter de Georges Tron. 

Le policier est soupçonné d'avoir préparé des témoins importants, dont Brigitte Gruel - mise en examen dans le cadre de cette affaire - , avant qu'ils ne soient entendus par les enquêteurs de la police judiciaire. Sur la foi d’éléments déjà versés au dossier, les deux jeunes femmes assurent que le commandant de police se serait même vanté publiquement de ce rôle lors d'un dîner, au soir de la garde à vue de Georges Tron. C'était le 20 juin 2011 dernier. Joint par Europe 1, le fonctionnaire assure n'avoir "jamais préparé personne" et parle d'"accusations totalement fantaisistes".

Dans l'attente d'une contre-expertise psychiatrique

Par ailleurs, Eva Loubrieu - qui sera entendue par les juges vendredi - et Virginie Faux attendent beaucoup de la contre-expertise psychiatrique qu'elles ont réclamée. Car les premiers experts-psychologues les ont décrites comme "influençables" et "alcooliques". Dans ce rapport, Georges Tron est présenté comme quelqu'un de pas du tout fétichiste.

Pourtant, d'après les informations recueillies par Europe 1, les magistrats ont, dans le dossier, plusieurs témoignages accablants de femmes, qui n'ont pas voulu porter plainte. Elles décrivent des massages du pied forcés, parfois dès leur premier rendez-vous avec Georges Tron. Et ce, en mairie de Draveil, dans sa voiture ou au restaurant.

Le député-maire UMP de Draveil et son adjointe à la culture, qui sont mis en examen pour viol et agressions sexuelles, crient toujours au complot politique orchestré par le Front National. Georges Tron s'expliquera de nouveau devant les juges d’instruction d’Evry le 14 février prochain.

Le 26 janvier, les deux anciennes employées municipales avaient réfuté le "basculement de l'affaire" en leur défaveur et dénoncé l'"agitation" de l'ancien ministre en vue de "décrocher son investiture UMP" aux législatives. Un enregistrement pirate d'une conversation entre l'une des deux femmes et un ancien voisin avait notamment été dévoilé, et étayait, selon la défense, la thèse du complot fomenté par le FN.