Trois surveillants de prison mis en examen

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avec AFP
Ils sont accusés de ne pas avoir porté assistance à un détenu, qui se serait suicidé.

La situation est plutôt rare dans le monde carcéral. Trois surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt d'Amiens ont été mis en examen jeudi soir pour "non-assistance à personne en péril" après le décès en mars d'un détenu de 41 ans à la suite d'une surdose médicamenteuse, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Placés sous contrôle judiciaire, ils n’ont pas le droit de se rendre dans l'établissement pénitentiaire. Ils peuvent néanmoins exercer leur profession dans un autre établissement, a précisé le procureur d'Amiens Bernard Faret.

Ils n'auraient pas appelé les secours

Il est reproché à ces trois surveillants expérimentés "d'avoir eu des éléments laissant penser que (le détenu) était en danger, et de ne pas avoir appelé les secours", selon le magistrat.

 

Le détenu a absorbé une dose supérieure à celle qu'il aurait dû normalement prendre, car les médicaments sont donnés aux personnes incarcérés pour "plusieurs jours", a expliqué Bernard Faret.

Les faits remontent à la nuit du 3 au 4 mars. Un co-détenu du défunt avait tapé à la porte, expliquant que celui-ci n'était pas dans son état normal, selon Etienne Dobremetz, secrétaire général adjoint régional du syndicat de surveillants Ufap.

"Les agents ont fait leur travail"

En ouvrant la cellule, les agents ont constaté que le détenu était "conscient". Le lendemain matin, il a été retrouvé mort.

"Pour moi les agents ont fait leur travail", a assuré le responsable syndical, estimant qu'il y avait "peut-être eu une erreur d'appréciation" et que la mise en examen des surveillants était "disproportionnée". "On redoute qu'ils soient suspendus de leurs fonctions", a-t-il ajouté, précisant que les trois agents, "réputés très professionnels", ont "12-13 ans de boutique". Et d’ajouter : "si l'on devait envoyer à l'hôpital ou appeler le médecin à chaque fois qu'un détenu est un peu somnolent, on peut envoyer la moitié de la prison".