Triple A : le point sur la situation

Le timing de Standard & Poor's (SP) fait débat.
Le timing de Standard & Poor's (SP) fait débat. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Après le coup de massue, retour sur les réactions et projection sur ce qui attend la France.

La France s'est réveillée samedi matin avec un A en moins, comme huit de ses voisins européens. De Paris à Berlin en passant par le Vatican, des QG de campagne à Twitter, la question dégradation de la note française s'est invitée partout. Europe1.fr fait le point. 

Les politiques se rejettent la responsabilité

A moins de 100 jours de la présidentielle, la dégradation de la note française a, sans surprise, suscité des tirs croisés en rafale dans la classe politique… chaque camp se rejetant la responsabilité de la perte du triple A.

A gauche, c'est François Hollande qui a ouvert le bal depuis son QG samedi matin. Avec une gravité appuyée, le candidat socialiste à la présidentielle a explicitement pointé un responsable : "Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C'est ainsi qu'avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue", a-t-il déclaré. 

La réponse du camp présidentiel ne s’est pas faite attendre : deux heures plus tard, François Fillon prenait la parole depuis Matignon pour affirmer que le socialiste "avait particulièrement tort". Et le Premier ministre de renvoyer la balle au PS, en pointant le refus de l’opposition de voter la règle d'or budgétaire et la réforme des retraites. 

François Bayrou s’est, lui, posé en arbitre renvoyant UMP et PS dos à dos. Pour le candidat du Modem, la perte du triple A résulte d’"une coresponsabilité" de l'UMP et du PS. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Controverse sur le timing des agences de notation

"Aberrant", "suspect" : de Paris à Berlin en passant par Bruxelles, les dirigeants européens n’ont pas eu de mots assez durs pour qualifier la dégradation vendredi de neuf pays de la zone euro. La polémique sur les annonces des agences de notation a gagné jusqu'au Vatican samedi : la papauté exprimant officiellement ses doutes quant au timing choisi.

La décision de Standard & Poor's (SP) est intervenue vendredi au moment où l'Union monétaire voyait poindre une accalmie. A Paris, le Premier ministre François Fillon a jugé que la dégradation de la note de la France arrivait "à contretemps au regard des efforts engagés par la zone euro, des efforts que les investisseurs d'ailleurs commencent à reconnaître". 

L'Allemagne, solidaire avec la France

 Seule épargnée vendredi soir par l'agence de notation Standard and Poor's, l'Allemagne n'en a pas moins affiché sa solidarité avec la France par la voix de son ministre allemand des Finances. Wolfgang Schäuble a, en effet, minimisé la perte du triple A français jugeant Paris "sur la bonne voie". Dans un communiqué, le ministère des Finances a par ailleurs assuré que la zone euro allait "stabiliser" ses finances et "rétablir la confiance des marchés". Pour en savoir plus, cliquez ici.

Des répercussions concrètes

Une fois le coup accusé, l'heure est à l'évaluation de l'impact de la dégradation de la note française. Les finances publiques sont concernées au premier chef mais pas seulement : le citoyen, le consommateur et le contribuable aussi. L’Etat ne sera pas le seul impacté par une hausse des taux, les banques vont aussi avoir plus de difficultés à collecter de l’argent et se montreront plus frileuses envers tous leurs clients pour les prêts immobiliers par exemple. 

Les collectivités territoriales risquent également d’être dégradées dans la foulée, avec une conséquence concrète : le gel de certains projets d’envergure et des embauches, la réduction du train de vie et une probable hausse des impôts locaux. Sommé de se serrer la ceinture, l’Etat va probablement aussi continuer son gel des embauches. Les entreprises vont également limiter les risques : elles vont reporter des investissements et privilégier le recours à l’intérim et aux CDD plutôt qu’embaucher sous forme de CDI. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Le web prend le parti d’en rire

Si les politiques se rejettent la responsabilité de la dégradation de la France, toute la journée de samedi, sur Twitter notamment, les internautes ont rivalisé de bons mots, d’images et de vidéos ironiques sur le sujet. Avez-vous vu le AAA ? était une interrogation en vogue sur la toile. @Twittomane a même publié un appel à témoins à la recherche du A perdu. Pour en savoir plus, cliquez ici.