Très chère Garde républicaine

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avec AFP , modifié à
C'est le constat de la Cour des comptes, qui souhaite réduire les moyens alloués à ce corps de prestige.

RATIONALISATION.  Dans un référé publié jeudi, la Cour des comptes indique souhaiter une "revue générale" de la protection des "palais nationaux" - soit l'Elysée, Matignon, l'Assemblée nationale et le Parlement-  assurée par la prestigieuse Garde républicaine. De même, la haute juridiction souhaite une "rationalisation" des musiques de la gendarmerie.

280 millions d'euros annuels. Selon la Cour des comptes, le coût annuel de la Garde républicaine s'élève à 280 millions d'euros. La "Garde", l'un des symboles de la République, protège les "palais nationaux" (69% de son activité) et assure des "services d'honneur", comme les escortes du président de la République lors des cérémonies. Elle compte deux régiments d'infanterie, un régiment de cavalerie (la dernière unité "montée" de l'armée française) un orchestre et le chœur de l'Armée française, soit 2.859 hommes et femmes, militaires et civils.

Trop de prestige, pas assez de sécurité. La Cour des comptes estime qu'une "réduction" des moyens "serait possible" car les "missions de la Garde répondent davantage à des objectifs de prestige qu'à des besoins de sécurité". Pour la haute juridiction, "les gardes républicains statiques ne seraient pas en mesure à eux seuls de faire face à des tentatives d'intrusion organisées". Cette "réduction" des moyens, selon la Cour des comptes, nécessiterait une révision des "services d'honneur" et des moyens pour assurer la sécurité de l'Assemblée et du Sénat à "moindre coût", en prenant en compte l'ensemble des forces de sécurité, dont la police, présentes à proximité ou les possibilités de la vidéosurveillance.

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Manuel Valls "favorable" à une étude. Les référés sont des observations de la haute juridiction adressés aux ministres sur des irrégularités ou des fautes de gestion commises par des services de l'Etat. Ce référé sur la Garde républicaine est publié avec les réponses du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Dans sa réponse, le ministre se dit "favorable" à une étude sur l'"adaptation des moyens de protection des palais nationaux" tout en soulignant que ces bâtiments sont des "lieux particulièrement sensibles au regard de menaces multiples, au premier rang desquelles la menace terroriste". Par ailleurs, la Cour des comptes relève que les prestations de prestige réalisées pour des tiers par la Garde républicaine "ne sont pas facturées de manière adéquate" et suggère que leurs tarifs soient déterminés en fonction des coûts complets et révisés régulièrement. Manuel Valls répond que "des travaux sont en cours" pour adapter les tarifs de ces prestations.

Changement de musique. Enfin la Cour ces comptes demande la fusion de deux formations musicales de la gendarmerie (musique de la gendarmerie mobile et du 1er régiment d'infanterie) en un ensemble unique "pour poursuivre les économies de personnel". Dans sa réponse, le ministre de l'Intérieur annonce qu'il "envisage de regrouper" les deux unités musicales de la police nationale (CRS et Préfecture de police de Paris) et de "fusionner" les deux unités musicales de la gendarmerie.