Travail dominical : les artisans "inquiets"

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avec AFP

L'Union professionnelle artisanale (UPA) a fait part mardi de son "inquiétude" au sujet des conclusions du rapport Bailly, qui se positionne en faveur de l'ouverture de dimanches supplémentaires pour les commerces sans remettre totalement en cause le repos dominical.

"Le rapport Bailly nous inquiète malgré tout. Nous ne sommes pas favorables à l'ouverture de sept dimanches supplémentaires en tant que telle. S'il doit y avoir des ouvertures de dimanche, elles doivent être compensées par des fermetures hebdomadaires", a estimé le président de l'UPA Jean-Pierre Crouzet, au micro de BFM Business. "Un libéralisme organisé oui. (S'il est) sauvage, nous y sommes totalement opposés", a-t-il ajouté, estimant que la réflexion du rapport "conduit à du 7 sur 7 et du 24 sur 24".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déjà assuré qu'il "n'y aura pas de remise en cause de la règle du repos dominical" sur le principe, lors de la remise du rapport lundi. Mais les travaux de l'ex-patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, préconisent de revoir à la hausse le nombre de dimanches d'ouverture autorisés, passant de cinq à douze (sept au choix du maire, et cinq au choix des commerces), soit environ un par mois. Le chef de file des artisans a répété son opposition ferme à de telles considérations, si elles n'impliquent pas des contreparties.

"Certaines entreprises ne peuvent pas ouvrir 7 jours sur 7 par le peu d'effectifs qu'elles ont. Ca ne serait que justice de dire effectivement, que s'il y a des moments où les entreprises peuvent être ouvertes le dimanche, eh bien qu'elles ferment un autre jour", a-t-il poursuivi. Le gouvernement a promis une loi en 2014 pour "clarifier" le cadre confus qui réglemente le travail du dimanche.
Par ailleurs, Jean-Pierre Crouzet a déclaré avoir reçu "plus de 300.000 signatures" en faveur d'une pétition de l'UPA contre le poids croissant des prélèvements obligatoires. Cette campagne pour attirer l'attention sur les artisans "sacrifiés" avait fait le buzz lors de son lancement il y a deux semaines.

"Nous allons poursuivre aujourd'hui en espérant être entendus. (...) Il y a une colère, une véritable souffrance dans les territoires. Nous demandons aux pouvoirs publics et au gouvernement de prendre conscience de cette réalité", a souligné Jean-Pierre Crouzet.