Toni Musulin écope de trois ans ferme

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L’ex-convoyeur, jugé mardi, risquait cinq ans de prison. Un maximum requis par le procureur.

L’avocat de Toni Musulin avait demandé pour son client un "juste milieu". Il a visiblement été entendu. Alors que le procureur de la République avait requis cinq ans de prison ferme, la peine maximale, l’ex-convoyeur de fonds a été condamné mardi soir par le tribunal correctionnel de Lyon à trois ans de prison ferme.

Toni Musulin, qui a aussi écopé d’une interdiction d’exercer sa profession pendant cinq ans, a accueilli cette décision avec un sourire. Son avocat, Me Hervé Banbanaste, a annoncé qu’il ne ferait pas appel.

Les zones d'ombre demeurent

Ce procès en correctionnelle n’a pas permis de faire toute la lumière sur le mystère Musulin. A la barre, le convoyeur a expliqué tout le ressentiment qu’il avait à l’égard de son ancien employeur, la société de transport de fonds Loomis, mais il s’est défendu d'être un "Robin des Bois". "Moi je n'ai pas pris l'argent, c'est pas moi qui ai l'argent", a-t-il martelé.

Reste que sur les 11,6 millions volés dans son fourgon, 2,5 millions d'euros sont toujours dans la nature. Lui reprochant notamment ce silence sur le reliquat de butin, le procureur de la République avait requis contre Toni Musulin la peine maximale. "Cinq ans, ça correspond au trouble à l'ordre public, à sa personnalité, il a fait son calcul, il a pris ce risque, qu'il assume ce qui est prévu par la loi", s’était justifié le procureur de la République Nicolas Hennebelle.

Un justiciable, pas "la vedette d'un buzz"

"On a jugé aujourd'hui le citoyen et pas la vedette du buzz", a répondu Me Banbanaste. Car sur le plan strictement pénal, les accusations portées contre Toni Musulin n’étaient pas à la hauteur de l’agitation autour de ce qui avait été qualifié de "casse du siècle".

Jugé pour un vol simple, le braquage ayant été commis sans violence, Toni Musulin risquait deux ans de prison au maximum. C’est en le poursuivant aussi pour une affaire, différente, d’"escroquerie" à l’assurance que la condamnation à cinq ans de prison avait été rendue possible. "L'affaire n'est pas terminée pour la justice", a cependant tenu à préciser le ministère public mardi en toute fin de soirée.