Tarnac : les suspects s'offrent une tribune

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avec AFP , modifié à

Les dix mis en examen de l'affaire de Tarnac refont parler d'eux. Dans une longue tribune publiée dans son édition de vendredi par le journal Le Monde, les suspects de l'affaire du sabotage de lignes TGV fin octobre et début novembre 2008 plaident pour une relecture de leur dossier, des actes qualifiés de "terroristes", au regard des évènements qui secouent actuellement le monde arabe.

Le texte, très dense, se présente comme une longue démonstration. Les dix signataires accusent la France de vouloir "s'émerveiller de ces révolutions" pour cacher une autre réalité : le "trouble qu'elles suscitent en nous". Les suspects rappellent que ceux qui dénoncent aujourd'hui "l'atroce Ben Ali" la cautionnaient hier pour mieux justifier "la continuité policière des régimes". Les mis en examen de Tarnac rappellent que l'immolation de Mohammed Bouazizi et les émeutes de Sidi Bouzid qui avaient été qualifiées "d'actes terroristes" jusqu'à la chute du président Ben Ali ont été loués par la suite comme des actes "révolutionnaires".

Ce raisonnement aboutit à une conclusion : "quelques innocents crochets" posés sur les voies de la SNCF ne peuvent être assimilés à un acte terroriste. "On honore ce qui hier encore était méprisé, et ce qui était l'objet de tous les honneurs est maintenant sujet à tous les sarcasmes. Tout pouvoir est assis sur ce gouffre. Ce qui nous apparaît, à nous, comme démence sécuritaire n'est que pragmatisme policier, antiterrorisme raisonné", écrivent-ils.