Tahiti : un millier de touristes bloqués

Le nombre de touristes est passé en une décennie de plus de 250.000 par an à guère plus de 160.000.
Le nombre de touristes est passé en une décennie de plus de 250.000 par an à guère plus de 160.000. © Max PPP
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C.C. avec agences
La compagnie Air Tahiti, qui jouit d'un quasi-monopole sur l'île, est en grève depuis mardi.

Ils vont devoir prendre leur mal en patience sur cette île paradisiaque. Un millier de touristes, en majorité des Européens et des Américains, sont bloqués à Tahiti en raison d'une grève du personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie Air Tahiti Nui (ATN). Cinq vols ont déjà été annulés et ATN n'a affrété qu'un avion d'Air New Zealand pour rapatrier une partie des touristes bloqués.

La direction d'ATN a laconiquement indiqué par communiqué "donner la priorité aux passagers bloqués dans les hôtels de Tahiti, en raison de la pénurie de chambres".

Un 13e mois

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© Max PPP

Les grévistes, qui ont cessé le travail mardi, réclament le rétablissement d'un treizième mois supprimé dans un accord signé il y a quelques mois ainsi que le maintien de 10 membres du personnel navigant commercial à bord des appareils au lieu de neuf comme proposé par la direction à l'occasion de la suppression de la 1ère classe.

Les syndicats estiment avoir fait suffisamment d'efforts pour limiter les pertes d'Air Tahiti Nui. "Trente-cinq PNC ont déjà quitté l'entreprise en départ volontaire, et on veut bien donner notre 13ème mois, mais alors l'investir dans notre compagnie, dans notre gagne-pain", a réclamé Pierre Tetohu, représentant syndical du SYNACO, syndicat majoritaire chez les PNC d'Air Tahiti Nui.

Seulement 160.000 voyageurs

Créée par l'ancien président Gaston Flosse en 1996, ATN représente les deux tiers de l'activité de l'aéroport international de Tahiti. Depuis qu'elle jouit d'un quasi-monopole sur la destination, les tarifs ont considérablement augmenté, avec pour conséquence que le nombre de touristes est passé en une décennie de plus de 250.000 par an à guère plus de 160.000.

L'hébergement hôtelier a également considérablement chuté ces dernières années. La direction Accord avait annoncé mardi la fermeture de l'emblématique Sofitel Tahiti en activité depuis 40 ans non loin de Papeete. C'est la onzième fermeture d'hôtel en 5 ans, selon le service du tourisme de la Polynésie française, sans compter les changements d'enseignes. Six hôtels ont en revanche ouvert sur la même période.