TEMOIGNAGE E1 - Privée d'avion à cause de son handicap

Paraplégique, Marie a été empêchée de prendre son avion à Roissy.
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MLC avec Bruce Toussaint , modifié à

Marie, paraplégique, a été empêchée de prendre son avion à Roissy.

"Aujourd'hui c'est moi, demain ça sera quelqu'un d'autre", tempête Marie. Cette paraplégique de 56 ans a été empêchée d'embarquer à bord de l'avion qu'elle devait prendre par la compagnie aérienne, qui n'a pas motivé son refus. Elle raconte sur Europe 1 son combat pour faire changer les mentalités.

"Ce genre de voyage se prépare"

Habitant à Lyon, Marie devait partir en vacances avec sa mère et son compagnon en Thaïlande par un vol de la compagnie Gulf Air au départ de Roissy Charles de Gaulle. Un voyage planifié de longue date : "ce genre de voyage se prépare. On a l'habitude de voyager", raconte-t-elle sur Europe 1.

Et alors qu'elle avait prévenu la compagnie de son handicap, Marie n'a pas pu embarquer comme prévu. "Il y a eu des regards déviants et la compagnie nous a refusés à l'embarquement. Ils ont essayé de trouver un tas d'excuses mais n'ont voulu en écrire aucune pour nous motiver le refus", assure-t-elle.

Gulf Air prétexte ainsi que Marie et ses compagnons de voyage se sont présentés trop tard. Pourtant, "on était accompagnés par une société d'aide à la personne entre la SNCF et Roissy, tout est minuté, on ne pouvait pas arriver en retard", réplique Marie. Mais la compagnie assure que les personnes en fauteuil roulant doivent arriver 4 heures à l'avance. "Et on se met où pendant quatre heures ?", demande Marie. Le vol est donc parti sans elle. Mais "on ne nous a rien proposé : ni un autre vol, ni hébergement, ni remboursement", proteste Marie.

"Tous les matins c'est un combat"

Europe 1 a tenté en vain de joindre la compagnie Gulf Air. Une situation qui n'étonne pas Marie : "ce sont de grands inconnus", dit-elle. Marie, qui se dit fatiguée de toute cette affaire, a porté plainte. "Toute la vie, tous les matins c'est un combat. Tous les matins, je regarde mon fauteuil de travers et il faut que je le réaccepte", confie-t-elle.

"Je ne me bats pas que pour moi. Si on ne fait rien, si on n'obtient pas réparation du préjudice moral, physique et économique", la situation ne changera jamais, regrette Marie. "On n'a pas le droit de jouer avec la vie des gens", conclut-elle.