Sursis pour les petits blocs opératoires

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Le ministère de la Santé a reporté sine die la parution d'un décret prévoyant leur fermeture.

Les petits hôpitaux vont pouvoir souffler encore quelque temps. La parution d'un décret prévoyant la fermeture de blocs opératoires pas assez rentables est "reportée", a indiqué mardi le ministère de la Santé, sans toutefois donner d'échéance ni de nouveau calendrier. L’information a été révélée dans Le Monde daté de mercredi.

 

Prévu pour la fin juillet, le décret fixe à 1.500 séjours par an le seuil d’activité en dessous duquel les services de chirurgie devraient fermer à compter de 2012. Un décret simplement reporté et pas remis en cause. "Ce report ne remet absolument pas en cause (...) la décision qui avait été prise initialement", a déclaré Luc Chatel lors de son compte-rendu du Conseil des ministres à l'Elysée. La ministre de la Santé "Roselyne Bachelot souhaite simplement prendre le temps de l'explication. Mais la décision de fond n'est pas remise en question", a-t-il insisté.

 

Mission d'information

Au ministère, on indique que "la ministre a pris conscience qu'il y avait encore un besoin d'explication". Une mission d’information, dans laquelle siègeront un préfet, des élus et des médecins, pourra être saisie par les villes dont le bloc opératoire est sur la sellette. Objectif ? Mieux associer et mieux accompagner les maires inquiets pour le devenir de leurs services de chirurgie.

Sécurité des soins

La raison pour laquelle le ministère de la Santé souhaite fermer ces services est la sécurité. Les chirurgiens qui opèrent le plus souvent seraient ceux dont les gestes sont les plus sûrs. Or, selon plusieurs études citées en référence par le ministère, en dessous de 1.500 personnes opérées par an, "la sécurité des soins ne serait pas assurée". Autre grief : les petits hôpitaux doivent faire appel à des intérimaires, ce qui empêche un bon suivi des patients.

Selon une enquête du Journal du Dimanche daté du 4 juillet et basée sur les moyennes d'activité entre 2007 et 2009, 54 services hospitaliers seraient ainsi menacés de fermeture, dont Paimpol (Côtes-d'Armor), Douarnenez (Finistère), Clermont (Oise), Péronne (Somme), Hazebrouck (Nord), Isoire, Ambert, Thiers, Riom (Puy-de-Dôme) ou encore Lannemezan (Haute-Pyrénées).

Le ministère avait alors rétorqué qu'il était encore impossible de donner une liste précise des sites concernés, puisqu'elle serait déterminée sur la base des établissements n'ayant pas réalisé 1.500 actes par an en moyenne au cours de la période 2009-2011.