Surpopulation carcérale : "notre principale préoccupation"

Christiane Taubira, Jean-Marie Delarue et le directeur de Fleury regrettent les conditions d'incarcération.
Christiane Taubira, Jean-Marie Delarue et le directeur de Fleury regrettent les conditions d'incarcération. © Grégoire Korganow
  • Copié
, modifié à
MATINALE SPÉCIALE - Christiane Taubira, Jean-Marie Delarue et le directeur de Fleury regrettent les conditions d'incarcération.

La phrase. "Notre principale préoccupation c'est la surpopulation." L'inquiétude est celle d'Hubert Moreau, le directeur de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Une préoccupation partagée par Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, et Christiane Taubira, la ministre de la Justice, invités de la matinale spéciale d'Europe 1 en direct de Fleury-Mérogis.

Le constat. La maison d'arrêt de Fleury-Mérogis compte "4.292 lits répertoriés" pour 2.900 places, soit une surpopulation de 160%, a détaillé Hubert Moreau. "La prison ne peut pas refuse ceux qu'on lui envoie, donc on entasse", explique Jean-Marie Delarue.

La conséquence. Pour Jean-Marie Delarue, la surpopulation carcérale conduit à des conditions de vie "inacceptables". "Le fait de dire que ce sont des gens abominables qui ont mérité ces conditions, ce n'est pas un raisonnement. Comment les gens sortent de prison ? Dans quel état d'esprit ? Cela mérite qu'on les traite convenablement", a-t-il demandé.

13.09 prison surveillant illustration BANDEAU

© MAX PPP

"La prison est difficile, il faut sortir de l'idée de la prison quatre étoiles. Il suffit de passer un jour en prison pour se rendre compte que la prison quatre étoiles n'existe pas. Ce n'est pas une raison pour martyriser les gens. Il faut leur donner des conditions de vie telles qu'ils peuvent se réinsérer convenablement en sortant", a ajouté le contrôleur général des lieux de privation de liberté.

Les préconisations du ministère. Confrontée à ces chiffres, Christiane Taubira a souligné que "la loi pénitentiaire prévoit des aménagements de peine pour des décisions d'incarcération jusqu'à deux ans". "J'ai diffusé une circulaire en septembre 2012 pour qu'une attention particulière soit portée à l'aménagement des peines", a-t-elle rappelé. "Le non-aménagement des peines est dangereux parce que la prison en courte peine est très désocialisante. Les conseillers d'insertion et de probation n'ont pas le temps d'accompagner les personnes qui passent 6 mois en prison", a regretté la Garde des Sceaux.