Suicides : France Télécom mis en examen

La société France Télécom  a été mise en examen vendredi pour "harcèlement moral" dans l'enquête sur une vague de suicides de salariés, a-t-on appris de source judiciaire.
La société France Télécom a été mise en examen vendredi pour "harcèlement moral" dans l'enquête sur une vague de suicides de salariés, a-t-on appris de source judiciaire. © MaxPPP
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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
L'entreprise a été mise en examen pour harcèlement moral, vendredi.

Après son ancien Pdg et son ex-numéro 2, le groupe France Télécom, en tant que personne morale, a été mis en examen vendredi pour harcèlement moral dans l'enquête sur la vague de suicides en 2008 et 2009 chez l'opérateur. Il s'agit de la première mise en examen de ce chef pour une entreprise du CAC 40.

"L'entreprise va enfin pouvoir se défendre deux ans après l'ouverture de l'enquête. France Télécom conteste avoir mis en place un système destiné à  créer des souffrances chez ses salariés", a déclaré à l'AFP son avocate Me Claudia Chemarin.

Lombard, Wenes et Barberot déjà mis en examen

L'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard, l'ex-directeur exécutif Louis-Pierre Wenes et le directeur des ressources humaines Olivier Barberot ont été mis en examen mercredi et jeudi pour une politique de gestion du personnel et un plan de restructuration jugés en eux-mêmes délictuels, ce qui est une première judiciaire.

Didier Lombard conteste tout lien entre les suicides et les plans de réduction d'effectifs de l'époque. Dans une tribune au Monde, il avait déclaré qu'"à aucun moment les plans conçus et mis en oeuvre par France Télécom n'ont été dirigés contre les salariés".

En 2008 et 2009, 35 salariés de France Télécom se sont suicidés selon la direction et les syndicats. En avril dernier, des perquisitions avaient été effectuées mardi après-midi au siège parisien de France Télécom-Orange dans le cadre d'une plainte contre X déposée par le syndicat SUD-PTT deux ans plus tôt.

En avril 2010, une information judiciaire contre X pour "harcèlement moral" avait été ouverte au tribunal de grande instance de Paris, à la suite d'un rapport de l'inspection du Travail mettant en cause la politique de gestion du personnel et d'une plainte de la fédération SUD-PTT déposée fin 2009.