Soupçons de viol au "36" : "ma fille va devoir voir beaucoup de psychiatres"

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Marjorie Roulmann et
- Europe 1 a rencontré le père de la touriste canadienne qui accuse quatre policiers de l'avoir violée, dans les locaux de la police judiciaire au 36, quai des Orfèvres, à Paris.

"Ma fille, elle va devoir voir beaucoup de psychiatres". Ces mots sont ceux du père de la touriste canadienne qui accuse quatre policiers français de l'avoir violée, dans les locaux de la police au 36, quai des Orfèvres, à Paris. Trois d'entre eux, "mis en cause" dans une enquête pour viol, ont été suspendus dimanche par le ministre de l'Intérieur. La victime présumée, elle, est rentrée retrouver les siens au Canada.

>> Europe 1 a pu rencontrer lundi, à Toronto, le père de la jeune femme. S'il refuse de s'exprimer sur le fond de l'affaire, il regrette l'attitude des autorités canadiennes en France.

Un homme de terrain. La rencontre s'est déroulée dans le commissariat où l'homme, lui même policier, exerce depuis plus de 30 ans, à Toronto. Pourtant, ce sergent-chef n'est pas habitué aux bureaux. Il est, en effet, un homme de terrain, qui exerce dans deux quartiers sensibles de la ville. Quand on lui demande comment se porte sa fille depuis son retour au Canada, ce week-end, il ne souhaite pas s'étendre. Il lâche toutefois cette phrase : "ma fille, elle va devoir voir beaucoup de psychiatres".

Il ne parlera que devant un tribunal. Sa fille qui, visiblement, n'a pas très envie d'aborder le sujet avec lui, pour l'instant. Il ne l'a en effet vue seulement quelques minutes depuis son retour. Si le policier en sait plus qu'il ne laisse paraître, il estime toutefois que cette histoire est l'affaire de la justice. Et il ne parlera que devant un tribunal. Ce père veut ainsi surtout protéger sa fille. Selon lui, elle a fait tout ce qu'il fallait en répondant à toutes les demandes faites par la police française avant de rentrer.

Le manque de soutien des autorités canadiennes. Derrière sa grosse moustache grise et ses yeux bleus, le père glisse cependant qu'il aurait aimé plus de soutien de la part des autorités de son pays. Il a en effet été blessé par l'attitude de l'ambassade du Canada en France. Il s'attendait à ce qu'elle prenne les choses un peu plus en main.

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