Sortie du nucléaire : les Français y pensent

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avec agences , modifié à
62% sont favorables à une sortie progressive. Les Verts applaudissent, Areva et NKM relativisent.

62% des Français souhaitent un arrêt progressif "sur 25 ou 30 ans" du programme nucléaire national et de ses centrales, selon un sondage réalisé par l’institut Ifop et publié dans le Journal du dimanche.

Selon cette enquête, 15% se prononcent pour un arrêt rapide du programme nucléaire français et 22% sont au contraire favorables à sa poursuite et à la construction de nouvelles centrales. 1% ne se prononce pas.

Fukushima et l’abandon allemand à l’esprit

La décision allemande de quitter le nucléaire, suite à la catastrophe de Fukushima, a relancé le débat en France, où le gouvernement s'oppose à cette mesure, face à des socialistes divisés et sous pression de leurs partenaires écologistes, qui font d'un adieu à l'atome le préalable à tout accord électoral.

La patronne des Verts Cécile Duflot, réélue samedi, s’est donc félicitée de ce sondage. "On avait la certitude depuis longtemps que les citoyens avaient évolué beaucoup plus vite que les dirigeants politiques qui se bornent" sur la question de la sortie du nucléaire, a-t-elle réagi, avant d’ajouter : "est-ce possible ? oui", a-t-elle répondu, appelant "ceux qui doutent à se mettre autour d'une table" pour évaluer les scénarios de sortie.

"Il n'y a pas de remise en cause"

La patronne du géant nucléaire Areva, Anne Lauvergeon, n’est pas du tout du même avis. "Mais il n'y a pas de remise en cause des ‘grands parcs nucléaires’", a-t-elle assuré dans les colonnes du JDD, soulignant aussi que son groupe entend "accélérer sur les énergies renouvelables" qu'elle juge "complémentaires du nucléaire".

Une remise en question du nucléaire que refuse aussi d’envisager le gouvernement et la ministre de l’Ecologie. "Je ne crois pas que ce soit possible et je crois que le nucléaire fait partie du bouquet énergétique", a réagi Nathalie Kosciusko-Morizet, avant d’ajouter : "en revanche, ce dont je suis convaincue, c'est qu'on peut faire beaucoup plus fort sur la sobriété énergétique".

La France compte le deuxième parc nucléaire civil au monde avec 58 réacteurs, produisant quelque 73% de l'électricité du pays. Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars, les antinucléaires ont réclamé la sortie du nucléaire, mais le président Nicolas Sarkozy a défendu, estimant que le débat ne concerne que la seule sécurité de cette filière, vitrine du savoir-faire industriel français.