Sida : "j’aurais regretté de ne pas l’avoir dit"

Les personnes atteintes du virus du sida sont de plus en plus nombreuses à dévoiler leur maladie dans leur vie professionnelle.
Les personnes atteintes du virus du sida sont de plus en plus nombreuses à dévoiler leur maladie dans leur vie professionnelle.
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avec Jacques Thérence , modifié à
TEMOIGNAGE - Séropositif, Thierry a décidé de parler ouvertement sa maladie à son patron.

Estimées à 152.000 en France, les personnes atteintes du virus du sida sont de plus en plus nombreuses à dévoiler leur maladie dans leur vie professionnelle. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, jeudi 1er décembre, Europe 1 a recueilli le témoignage de Thierry, un de ces séropositifs qui ont fait le choix de la vérité.

"Plus question de mentir"

Soutenu par toute sa famille, Thierry, a parlé de sa maladie à son employeur sans détour. "Je me suis dit :’puisque mes parents l’acceptent, mon frère l’accepte, ma sœur l’accepte, qu’ils sont tous autour de moi, plus question de mentir. C'est-à-dire que je vais voir un employeur et je lui dis cash", a raconté Thierry à Europe 1.

"Mon employeur n’a pas été réticent"

Thierry ne fait pas partie des 50.000 personnes en France (estimations 2009) qui ne connaissent pas leur infection. Lui, a décidé de vivre sa maladie ouvertement. Mais révéler sa séropositivité dans le monde du travail n’est pas une démarche aisée. Pourtant la réaction qu’a eu Thierry en face de lui l’a conforté dans sa décision. Son employeur n’a pas "été réticent du tout", explique Thierry,  "je lui ai bien expliqué qu’il allait me falloir des demi-journées ou des journées entières. Et ça a été très bien accepté".

"Aucun regret, bien au contraire"

L’employeur c’est une chose, les collègues en sont une autre. Mais là encore Thierry se félicite de l’accueil que lui ont réservé ses collaborateurs. "Je leur ai dit ma séropositivité et ca n’a posé aucun problème". Et Thierry explique convaincu qu’il n’éprouve aucun regret après cette révélation "bien au contraire. J’aurais certainement regretté de ne pas l’avoir dit dès le départ".

"Plus question de mentir à un employeur"

Et quand on lui pose la question de l’intérêt pour son employeur de le garder, Thierry répond avec une pointe de fierté : "Quel est son intérêt ? Je pense qu’il a un bon salarié et qu’il veut le garder".

Malgré les progrès de la médecine et de la recherche, le nombre de contaminations continue de progresser en Europe. Mais il est désormais plus facile de vivre avec la maladie : les séropositifs sont de mieux en mieux pris en charge et vivent de plus en plus longtemps, notamment grâce à la trithérapie.