Servier était au courant des risques

Le laboratoire Servier était au courant de la dangerosité du Mediator dès 2009.
Le laboratoire Servier était au courant de la dangerosité du Mediator dès 2009. © maxppp
  • Copié
Un rapport montre que le laboratoire connaissait les dangers du Mediator, selon Le Figaro.

La dangerosité du Mediator est une nouvelle fois pointée du doigt dans un rapport. Une étude, réalisée par un cardiologue, montre clairement le lien entre le médicament et des atteintes cardiaques. Mais cette fois, le laboratoire Servier était au courant puisque c'est lui qui a demandé le rapport en 2009, révèle Le Figaro jeudi.

Un lien très clair entre le Mediator et les problèmes cardiaques

Le Pr Bernard Iung, cardiologue à l'hôpital Bichat de Paris, a analysé 45 cas de valvuloptahies "mises en évidence chez des patients traités par benfluorex" (la molécule du Mediator) transmis par Servier. Sur 17 cas opérés, le médecin conclut que 6 cas sont "fortement évocateurs" d'une valvulopathie liée au benfluorex et 6 autres sont "possiblement liés". L'association est donc très claire, relève Le Figaro.

Pour les 15 patients qui n'ont pas été opérés mais pour lesquels on dispose d'échocardiographies, "l'imputabilité du benfluorex est possible dans 10 cas", ajoute le quotidien.

Pourtant, malgré ces conclusions, le laboratoire ne demande pas que le Mediator soit retiré du marché, "comme il en a la possibilité", dit Le Figaro. Servier propose juste à l'Afssaps de faire une "modification du résumé des caractéristiques du produit".

"Que 3 morts" à cause du Mediator selon Servier

Le laboratoire "s'est toujours défendu en expliquant que 'les atteintes valvulaires sont fréquentes dans la population générale'", précise le quotidien. D'après Libération, Jacques Servier, le fondateur du laboratoire aurait une nouvelle fois contesté le nombre de décès liés au Mediator. "500 morts, c'est du marketing. En fait, il n'y en a que 3", aurait-il dit à ses employés lors de ses voeux, en dénonçant un complot.