Sernam : Geodis reprendrait 826 salariés

"Nous maintiendrons notre offre", a assuré lundi le PDG de Geodis, Pierre Blayau.
"Nous maintiendrons notre offre", a assuré lundi le PDG de Geodis, Pierre Blayau. © Max PPP
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avec Carole Ferry , modifié à
Le seul repreneur en lice Geodis a amélioré son offre. Le tribunal rendra sa décision vendredi.

Les 1.600 salariés de Sernam devront encore patienter. Cette société de transport routier, en redressement judiciaire, sera fixée vendredi sur son sort, date à laquelle le tribunal de commerce de Nanterre a remis sa décision sur le projet de reprise de Geodis en délibéré, selon le PDG du repreneur.

826 postes repris

"Nous avons confirmé l'offre que nous avions déposée en mars en y apportant des aménagements", a déclaré le PDG Pierre Blayau. Geodis a notamment proposé au tribunal une reprise de la société en difficulté à partir du 7 mai et la sauvegarde de 826 postes sur 1.600. Une décision annoncé mardi, à l'issue d'un conseil d'administration au cour duquel la direction de Geodis devait revoir son offre.

Geodis maintient donc son offre, peu de temps après l'annonce par la Commission européenne que le repreneur n'aurait pas à rembourser 642 millions d'aides touchées par Sernam et jugées illégales par Bruxelles.

Mais Pierre Blayau avait aussi rappelé que cette offre de reprise partielle des activités et d'environ la moitié des 1.600 salariés de Sernam était assortie d'une seconde condition "tenant à la viabilité de Sernam". "Une des conditions est remplie, celle en provenance de Bruxelles, mais il reste encore une condition, tout aussi importante, celle de la situation financière de Sernam dont chacun s'accorde à dire qu'elle est difficile", avait-il ajouté.

"Un millier d'emplois"

La direction de Sernam a, elle, démenti tout "effondrement de l'activité" et estimé que "tout semblait désormais réuni pour permettre la reprise de Sernam par Geodis". Mais les syndicats en doutent. La fédération des Transports CFDT a affirmé, dans un communiqué titré "Avis de décès", que Geodis avait indiqué "qu'il n'avait d'autre choix que de retirer son offre auprès du tribunal de commerce de Nanterre".

Mais visiblement les contacts établis durant le week-end de Pâques ont permis d'avancer sur le dossier. "Il y a des moments dans la vie des salariés et des entreprises où une bonne campagne électorale peut leur servir. On est en période de Pâques. Je ne dirais pas que c'est le miracle de Pâques mais en tout cas, ça leur a servi. Visiblement des contacts au plus haut niveau de la politique française ont été pris entre le président de Geodis et le président de la République", a affirmé sur Europe 1, Maxime Dumont, représentant de la CFDT Transports.

Soucieux d'apaiser les esprits dans ce dossier particulièrement sensible à l'approche de l'élection présidentielle, Pierre Blayau a tenu à assurer aux syndicats que Geodis et la SNCF seraient, à elles deux, "en mesure de proposer un millier d'emplois" aux salariés de Sernam, quel que soit le cas de figure, reprise ou liquidation. Le ministre des Transports, Thierry Mariani a fait du dossier Sernam une de ses priorités. Il s'est lui résolument placé dans la perspective d'une reprise qui comprend la sauvegarde de 826 emplois.