Samsonite : la prison ferme requise

Les anciens dirigeants, qualifiés de "patrons voyous", de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont risquent 1 à 2 ans de prison ferme. Le jugement sera rendu en juillet.
Les anciens dirigeants, qualifiés de "patrons voyous", de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont risquent 1 à 2 ans de prison ferme. Le jugement sera rendu en juillet. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le parquet a réclamé les mêmes peines qu'en 2009 contre les repreneurs de l'usine d'Hénin-Beaumont.

Ils risquent les mêmes peines qu'en première instance. Le parquet a demandé mercredi à la Cour d'appel de Paris de confirmer la condamnation à de la prison ferme, prononcées en 2009, contre les repreneurs de l'usine de fabrication de valises Samsonite d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Les "patrons voyous" sont accusés de banqueroute et du détournement de 2,5 millions d'euros.

L'affaire avait défrayé la chronique en 2007. L'usine - cédée pour un euro symbolique en 2005 à une structure dénommée HB Group et rebaptisée Energy Plast devait se reconvertir dans la fabrication de panneaux photovoltaïques - avait fermé ses portes malgré les promesses des nouveaux dirigeants. 205 salariés avaient été licenciés. Une fermeture dans des conditions suspectes, qui avaient intrigué la justice.

De un à deux ans de prison ferme

En juin 2009, le tribunal correctionnel de Paris condamne le secrétaire général Jean-Michel Goulletquer à deux ans de prison ferme, le PDG Jean-Jacques Aurel à un an de prison ferme et le consultant Olivier Walter à 18 mois de prison ferme.

"Il ne faut pas oublier la souffrance des 200 salariés qui, aujourd'hui, vivent pour la plupart dans la précarité, 80% d'entre eux n'ayant pas retrouvé de travail" après la liquidation de l'entreprise en 2007, a rappelé mercredi matin, dans son réquisitoire, la magistrate Mireille Venet. Par ailleurs, elle s'est employée, en revanche, à dédouaner le groupe Samsonite, "totalement étranger aux détournements reprochés aux prévenus", a-t-elle dit.

Samsonite en cause ?

L'avocat des salariés licenciés, Me Fiodor Rilov, avait auparavant accusé Samsonite d'avoir fomenté, avec le fonds Bain capital, le projet de reprise qui n'était qu'"un leurre, une farce" pour se débarrasser à bon compte de l'usine. Il avait présenté Samsonite et Bain Capital comme "les manipulateurs et bénéficiaires" de l'affaire. "Les actionnaires du fonds ont réalisé une plus-value de plusieurs centaines de millions d'euros" en revendant Samsonite après avoir sorti du groupe l'usine française et ses salariés, a-t-il dit.

Quant aux avocats de Samsonite, ils ont toujours plaidé que le groupe cherchait, certes, "à céder ce site en surcapacité" mais "n'avait aucune volonté de le fermer" et que le projet des repreneurs lui avait semblé "faisable et rentable".

La cour rendra son jugement le 6 juillet prochain.