Rythmes scolaires : les cafouillages de la réforme

De nombreux parents reprochentà la réforme de n'avoir pas tenu ses engagements.
De nombreux parents reprochentà la réforme de n'avoir pas tenu ses engagements. © maxppp
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Thomas Morel, Eve Roger et Fabien Cazeaux , modifié à
De plus en plus de parents s'élèvent contre la réforme des rythmes scolaires qui, selon eux, n'a pas tenu ses promesses.

L'info. Moins d'un mois qu'elle est en place, mais déjà les mécontents de la réforme des rythmes scolaires montent au créneau. Enfants fatigués, activités inexistantes, parents et enseignants grondent contre un changement qu'ils estiment mal anticipé. A tel point que jeudi matin, Jean-François Copé a demandé "officiellement" un report de la réforme au ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon. Revue des principaux griefs.

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Des élèves fatigués. C'est la critique que font à la fois les parents et les syndicats d'enseignants : les nouveaux rythmes scolaires sont beaucoup plus fatigants pour les enfants. Un constat que dresse notamment Mickael Brugeat, papa de Ludovic, quatre ans : "quand les enfants n'avaient pas école le mercredi, ils pouvaient se lever un peu plus tard, ça leur permettait de récupérer. Là, c'est le même rythme toute la semaine, donc quand arrive le vendredi, les enfants sont exténués. A la fin de la semaine, mon fils pique du nez dans son assiette à 19 heures 30", s'inquiète ce père de famille au micro d'Europe 1. "On a l'impression qu'au bout de trois semaines, ils sont aussi fatigués que s'ils avaient travaillé un trimestre", ajoute-t-il.

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Sortie d'école

Ces parents qui n'en veulent pas. Résultat, un certain nombre de parents choisissent volontairement de faire "sécher" le cinquième jour de cours à leurs enfants. A Wasquehal, près de Roubaix, la direction de l'école a même dû menacer d'exclure les élèves qui n'étaient pas envoyés en cours. "J'estime que mon enfant a besoin de se reposer et, comme l'école n'est pas obligatoire, je préfère le garder le samedi matin", explique Florence.

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Les activités manquent à l'appel. Si la réforme rencontre autant de critiques, c'est aussi parce qu'elle est encore loin de remplir le contrat initial, à savoir proposer aux enfants des activités ayant un intérêt pédagogique. Mais dans beaucoup de petites communes, les élèves doivent se contenter d'heures de récréation supplémentaires, comme l'explique à Europe 1 Lydie, enseignante à Chizé, dans les Deux-Sèvres : "chez moi c'est de la garderie, il n'y a pas d'activités proposé aux élèves. La semaine dernière, deux personnes se sont retrouvées avec 47 enfants à surveiller pendant une heure. C'est le gros bazar", regrette-t-elle.

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Ce qu'en disent les chronobiologistes. Du côté des médecins aussi, ont dénonce des ratés dans la mise en place de cette réforme. Il y a d'abord la question de la demi-journée de classe en plus : la majorité des villes ont choisi de faire cours le mercredi matin. Or, selon les experts, les élèves ont besoin de souffler en milieu de semaine, et son plus attentifs le samedi matin.

Et le pire, c'est qu'après les cours du mercredi matin, beaucoup de parents font encore pratiquer des activités supplémentaires à leurs enfants. Résultat, cette journée, qui devrait être synonyme de détente, les laisse épuisés

Un rythme trop soutenu pour les maternelles. Là encore, les experts sont unanimes : les plus jeunes ne peuvent pas physiquement suivre ce rythme de cours imposé par la réforme. A Paris, par exemple, ils ne quittent jamais l'école deux jours de suite à la même heure alors même que, pour tenir le rythme, il leur faudrait un maximum de régularité.